Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) renoue avec le combat syndical, en observant une journée de protestation à l'échelle nationale. L'appel est lancé, selon le secrétaire général du CLA, Achour Idir, à tous les travailleurs de l'éducation des trois paliers. Cette action sera suivie par une grève cyclique qui débutera en février, en prévision d'un débrayage ouvert, dans le cas où la tutelle continue d'afficher son indifférence face aux revendications des travailleurs de l'éducation. Contacté par Le Temps d'Algérie, M. Idir a indiqué que l'initiative prise aujourd'hui n'est qu'un avertissement lancé à la tutelle «aphone», et ce, «avant d'entamer une action radicale». Ajoutant que «plusieurs enseignants des paliers primaire et moyen ont annoncé leur adhésion au mouvement qui milite pour une plateforme de revendications qui est commune à tous les enseignants, notamment celle relative au régime indemnitaire. Un dossier très sensible, en effet, et qui est en cours d'étude par une commission interministérielle mise en place, constituée de représentants des trois départements (finances, travail et éducation) depuis près d'un mois. Le porte-parole du CLA dénonce, d'ailleurs, la non-participation des syndicats de l'éducation au travail de la commission, qui n'a laissé filtrer aucune information concernant ce même point. Toutefois, le SG du CLA est convaincu que «cette commission ne donnera aucune réponse satisfaisante aux requêtes des travailleurs de l'éducation». Selon le même intervenant, «aucune amélioration n'est apportée aux conditions de travail des enseignants» et qu'«il n'y a aucune volonté de la part du ministère de l'Education nationale de répondre à ces questions socioprofessionnelles.» Vers une grève illimitée à partir du mois d'avril A cet effet, il réitère l'engagement de son syndicat d'aller vers une grève illimitée et affirme que «seul le retour à la protestation permettra d'arracher leurs droits». Le CLA appuie, ainsi, la posture de radicalisation et d'élargissement de la grève tant que «la tutelle s'entête à ne pas prendre en charge les doléances des enseignants». Le syndicat annonce l'éventualité d'aller vers une grève illimitée à partir du mois d'avril, et ce, au cas où la tutelle campe sur sa position. «Nous ne voulons pas tomber dans le silence complice de la tutelle», souligne-t-il. Outre le dossier du régime indemnitaire, la plateforme de revendications s'articule également autour de l'augmentation du salaire par la valorisation du point indiciaire, le porte-parole du CLA précise que ce sont les mêmes revendications soulevées au préalable, cependant, elles seront cette fois-ci plus explicites. «Nous avons apporté les arguments nécessaires par rapport à la légitimité des revendications et par rapport aux moyens dont dispose l'Etat pour répondre à nos demandes», précise-t-il. Le CLA réclame également «la modification du statut particulier, notamment dans deux points importants. Il s'agit d'assurer une promotion automatique à tous les corps du secteur de l'éducation tous les cinq ans et ensuite, mettre fin à la contractualisation dans le secteur de l'éducation. Le même syndicat demande aussi «la retraite après 25 ans de service». Une autre revendication du CLA consiste en «la défense de l'école publique de qualité qui doit se faire à travers la construction de nouveaux établissements scolaires et c'est ce qui permettra la création de nouveaux postes budgétaires». Par ailleurs, le CLA insiste sur l'importance de «l'allègement du programme des élèves et l'aération de leur emploi du temps». Un dossier qui a fait d'ailleurs débat en début d'année scolaire. Pour finir, le CLA appelle également à «la dissolution des œuvres sociales en les octroyant sous forme de 13e et 14e mois de salaire».