C'est à partir de la semaine prochaine que sera lancée la campagne de vaccination contre la grippe pandémique A(H1N1) des personnes atteintes de maladies chroniques, au niveau des établissements de santé et des centres vaccinateurs. L'annonce a été faite jeudi dernier par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Alors que la majorité de la population, notamment le personnel de santé et les femmes enceintes, a boudé la campagne de vaccination qui a débuté fin décembre dernier, le ministère annonce la poursuite de la vaccination en Algérie. Jusque-là, seulement 3% des populations cibles ont été touchées par la campagne de vaccination nationale. Un pourcentage qui ne répondait pas aux attentes des experts qui l'ont estimé à 60%. Une réticence a été ressentie avant le lancement officiel de la campagne de la part non seulement du simple citoyen mais du personnel de santé, censé, normalement et en premier lieu, rassurer la population. Il faut dire que le dossier de la grippe pandémique en Algérie a été «mal géré», de l'avis de plusieurs experts, notamment ce qui entoure l'organisation et le déroulement de la campagne elle-même. Pour rappel, la vaccination, qui se poursuit toujours, comprend deux phases. La première concerne l'ensemble des personnels de santé des secteurs public, parapublic et privé, dont le nombre est estimé à 350 000 personnes, tandis que la deuxième phase concerne les femmes enceintes qui représentent un total de 850 000 femmes. Le dernier bilan sur la situation épidémiologique de cette grippe en Algérie, fait état de 57 morts sur 916 cas confirmés. Dans ce contexte, le ministère affirme qu'«aucun nouveau cas de grippe porcine n'a été détecté en Algérie depuis le 17 janvier». Le pic de la pandémie a été enregistré entre le 3 décembre et le 17 janvier, période durant laquelle plus de 520 cas de grippe ont été confirmés, tandis qu'entre les mois de novembre et décembre, il y a eu 200 000 cas de grippe n'ayant pas nécessité une hospitalisation, précise le ministère. Dans le cadre de la sensibilisation des personnels de santé sur l'utilité du vaccin contre la grippe A(H1N1), le ministère organise périodiquement des vidéo-conférences animées par des spécialistes et diffusées en simultané dans plusieurs wilayas du pays. Ces rencontres aspirent à assurer une formation «solide» à l'ensemble des intervenants de santé pour «poursuivre la campagne de vaccination, se préparer à toute éventuelle reprise de l'épidémie et affronter la prochaine saison grippale 2010-2011», indiquent les organisateurs des vidéo-conférences, rapporte l'APS. S'agissant de la commande initiale de 20 millions de doses du vaccin contre la grippe porcine auprès de la filiale canadienne du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), celle-ci, rappelle le département de Barkat, a été réduite à 5 millions de doses, suite à la situation internationale marquée par le déclin de l'activité grippale, la non-adhésion à la vaccination de la population, y compris le personnel de santé, compte tenu de la situation épidémiologique et virologique actuelle. De son côté, le comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) va déterminer à la fin février si le pic de la grippe A(H1N1) est passé, a annoncé jeudi à Genève un responsable de l'agence onusienne. Le comité d'urgence devrait évaluer la situation de la pandémie grippale A(H1N1) et donner des conseils au directeur général de l'OMS, le Dr Margaret Chan, a indiqué le Dr Keiji Fukuda, conseiller spécial de l'OMS sur la grippe pandémique, lors d'une conférence téléphonique. «Ce que nous espérons, c'est que le pire est derrière nous», a dit le Dr Fukuda. Selon la définition de l'OMS, une période d'après pic signifie que «le pire est passé» et que l'on se dirige progressivement vers une «situation plus comparable à celle de la grippe saisonnière». Toutefois, le Dr Fukuda a souligné, que cette phase de «transition» ne signifiait pas que la pandémie, qui a fait au moins 15 174 morts dans le monde, était terminée. N. B.