C'est sans doute l'équipe égyptienne qui aura le plus un arrière goût de fiel, suite à la victoire que leur ont concédé nos Fennecs hier. Car elle fut remportée par les Pharaons de façon peu glorieuse. D'abord à cause d'un arbitrage moribond qui a offert un penalty assassin autant qu'injuste et qui plus est devait être rejoué mais aussi parce que la faute de Haliche n'en était pas une… Mais ce qu'il faut relever c'est surtout la dignité, le courage et l'abnégation de nos neuf joueurs -puisque l'arbitre s'est autorisé malgré le bon sens à délivrer trois cartons rouge aux Algériens - face à une équipe égyptienne remontée et enragée de prendre sa revanche. Elle put le faire mais jamais parce qu'elle a été tranquille, mais bien plus parce que Monsieur l'arbitre en a décidé ainsi dès lors qu'il a commencé à se la jouer sévère et dès le moment où il a sorti l'un des piliers du onze national : Haliche et plus tard Chaouchi qu'il avait réussi à énerver en lui collant un penalty qui devait être rejoué. Et le vrai gagnant est… Mais soit, Thierry Henri a aussi qualifié la France grâce à une main impériale… Nos Fennecs ont perdu ce match, mais les Pharaons ne l'ont pas gagné. Bien au contraire, je pense qu'ils l'ont perdu, aux yeux des leurs, de leurs supporters et surtout du monde sportif, pas dupe et qui a dû apprécier à sa juste valeur le contenu et les péripéties de ce match de jeudi. Nos Fennecs ont perdu ce match dans des conditions où aucune autre équipe n'aurait pu gagner. C'était perdu d'avance, mais bien au-delà d'un match continental, notre onze national a gagné un match autrement plus capital. Nos Fennecs ont réussi à consolider chez le peuple algérien l'amour que ce dernier à pour ses Verts. Témoins toutes ces manifestations de joie, malgré la défaite, et les témoignages de sympathie, de soutien et d'encouragements qui ont émaillé la soirée d'hier partout en Algérie mais au-delà des frontières et dans les grandes capitales à l'étranger. Nos Fennecs sont de vrais lions L'Algérie, ses enfants, partout où ils se trouvent ne s'y sont pas trompés, eux qui ont bravé en Europe et ailleurs des températures et un froid sibérien pour aller manifester leur soutien à une équipe en laquelle ils ont foi et pour laquelle ils ne font aucun reproche, sinon celui d'avoir été au bout de leur bravoure. Malgré les écueils mis sur leur chemin, ces jeunes ont permis à un pays marqué par une décennie noire de relever la tête. Ils ont su redonner la joie et l'espoir à des millions d'Algériens qui croient plus que jamais en leurs capacités. Peut-on en vouloir à une telle équipe ? A des mondialistes ? L'Egypte n'est qu'un gué que nous avons traversé pour nous préparer à d'autres épreuves autrement plus importantes en Coupe du monde et qui nous feront vite oublier où se trouve le Nil. Non, les Verts ont gagné. Ils nous ont mis du baume au cœur et en cette froide nuit de janvier, ils nous ont chauffé le cœur, comme disait Brassens. L'avenir appartient désormais à une équipe d'Algérie encore jeune et en pleine possession de ses capacités. Cela les Algériens le savent. Ils sont persuadés que cet incident de parcours ne fera que renforcer l'équipe qui, rappelons-le, poursuit inexorablement son ascension. On y croit, les Verts. On croit en vous ! Allez les Verts, allez ! Faites-nous encore rêver…