Il n'est aucun pays au monde – hormis l'Egypte, et pour cause ! – où les Algériens n'ont pas fêté et célébré la qualification au Mondial, remportée haut la main par notre équipe nationale. Les scènes de liesse, l'émotion, la fierté, l'immense joie ressentie par tous les Algériens où qu'ils se trouvent – après la victoire du onze national face à une équipe égyptienne «enragée» – montre combien le peuple d'Algérie est attaché à sa patrie. Et pourquoi, par delà les frontières, les enjeux ou les difficultés, il reste toujours uni et debout face à l'adversité et aux attaques d'où qu'elles viennent. En parfaite communion. C'est cela l'esprit algérien, avec sa rejla, et cet amour viscéral que portent en eux chaque algérienne, chaque algérien au pays du un million et demi de martyrs. Des chouhada dont chacun d'entre nous préserve jalousement l'esprit de sacrifice. Le but rageur de Antar Yahia, les prodigieux arrêts de Chaouchi, son panache aussi, l'engagement inébranlable de toute l'équipe et de son staff ont fait honneur à cet esprit. Et ce, malgré la pression terrible qui pesait sur nos Fennecs et qui fut fort heureusement positive alors qu'elle aurait pu être un facteur de déstabilisation… Quand le foot s'égare dans les volutes de l'opium Dieu soit loué, l'expérience aidant, notre onze national, à chaque fois qu'il dispute une rencontre en terrain «neutre» contre l'Egypte – c'est le quatrième match – remporte la victoire. Ce qui explique pourquoi sans doute l'Egypte quand elle nous reçoit à domicile fait tout pour gagner. Mais jamais à la régulière, bien entendu. Car n'est pas fair-play qui veut, surtout quand les circonstances et la situation politico-économique, voire diplomatique de ce pays exige une victoire à n'importe quel prix... Dans de tels cas, le football s'égare indéniablement dans les épaisses volutes de l'opium du peuple… Et c'est dommage pour tous les sportifs. Nous n'allons pas épiloguer plus longtemps sur ce qu'ont enduré l'équipe nationale, son staff et les supporters au Caire et sur les alliances contre nature contractées par les dirigeants égyptiens, les complicités «criminelles» de la Fifa et autres barbouzeries indignes en terre d'Islam. Indignes comportements à Oum El Dounia Indigne pour un pays qui a le privilège d'abriter la prestigieuse université d'Al Azhar mais qui ne fait plus honneur à ses autres aînées dont elle s'est inspirée : Cordoue, El Quaraouiyine de Fes et Zitouna en Tunisie… Non, nous nous étalerons pas davantage sur les indignes comportements que d'éminents représentants de la presse internationale mondiale ont rapporté et dont certains en ont été les témoins oculaires. Et encore moins sur la décision du gouvernement égyptien «frère» de rappeler son ambassadeur… Il s'agit là d'indignes comportements vécus à Oum El Dounia. Mais tout le monde sait le lien ténu qui existe entre le politique et le sport, surtout en nos contrées. Et pourtant, c'est probablement ce fil ténu qui existe entre les pratiques politiques et les activités sportives qui nous interpellent le plus aujourd'hui, puisque le chauvinisme latent est souvent exploité par certains dirigeants pour rameuter des troupes en déficit de bonheur. L'Egypte est un grand pays et il est sans doute plus à même que de nombreux autres pays de pouvoir garantir le bon déroulement d'un match aussi capital que celui qui a opposé les Pharaons aux Fennecs. C'est en tout cas l'avis de la Fifa qui a – et le déroulement du match, comme ses résultats et ses dégâts collatéraux, l'ont démontrés – déplorablement continué à y croire. Le Soudan, un grand pays à la hauteur La «grandeur» d'un pays, son histoire et sa culture millénaire ne sont pas une panacée. Et sans doute plus jamais aucun grand club de football au monde ne voudra plus disputer une rencontre de ce gabarit en terre égyptienne. L'Egypte vient de perdre en crédibilité et il lui sera dur de remonter la pente et de se racheter aux yeux du monde sportif. A moins d'utiliser son sport national : le bakchich, ce qui semble d'ailleurs avoir été mis en pratique pour acheter certaines consciences de la Fifa. Aujourd'hui, la victoire incontestable de nos Fennecs nous conforte dans nos ambitions légitimes et tous les observateurs autorisés saluent notre sport national et nous encouragent à aller de l'avant. C'est déjà une belle récompense que cette reconnaissance internationale. Il nous plaît pourtant de souligner un fait très important et qui, au-delà de la qualification du onze national, doit être aussi pour nous un élément à garder à l'esprit, tant il revêt pour l'avenir une importance particulière. C'est la manière dont – et là c'est véritablement d'un pays frère qu'il s'agit –, le Soudan a admirablement géré la rencontre d'un match qui s'annonçait explosif. Le Soudan a montré à la face du monde qu'il était, malgré des moyens modestes, un grand pays. Un pays capable d'organiser des rencontres de ce type est capable d'accueillir et d'organiser, selon nous, des matches d'envergure comme ceux d'une Coupe du monde. Il fallait en effet s'investir en sachant les risques que cela pouvait engendrer pour le pays et mesurer les conséquences au niveau international. Il fallait du courage et une incroyable foi en ses capacités organisatrices pour pouvoir accepter sur ses terres un tel duel. Car la rencontre Algérie-Egypte comptant pour la qualification du Mondial fut un véritable combat de titans. Que le Soudan a organisé et géré de façon spectaculaire. Bravo Messieurs ! Même s'il est vrai que le président El Béchir s'est lui-même investi dans cette «aventure». Avec pour point d'honneur celui d'élever, au plan sportif, le niveau de la rencontre, mais surtout montrer à la face du monde que l'hospitalité légendaire soudanaise n'est pas un vain slogan. Cela, tout le peuple algérien s'en souviendra. Mais il se souviendra aussi que dans les territoires occupés par l'entité sioniste, en Cisjordanie, plus particulièrement les enfants de Ghaza, les jeunes Palestiniens qui vivent un blocus insoutenable ont eu leur part du bonheur, grâce aux Fennecs dont ils furent des supporters acharnés. Notre victoire acquise, ils furent des centaines à défiler à Ghaza faisant fièrement flotter les drapeaux algériens en terre palestinienne pour célébrer dans la joie et l'allégresse une victoire qui leur fait chaud au cœur. Sachant que le blocus enduré par les populations palestiniennes de Cisjordanie, depuis des années et surtout assuré grâce aux gardes-frontières égyptiens qui jouent le rôle de supplétifs de l'entité sioniste, depuis les accords de camp David, on ne peut qu'être fiers de nos valeureux Fennecs qui ont, à leur manière, apporté du baume au cœur à ce peuple cher aux Algériens. Pour tous les enfants de Ghaza, MERCI les VERTS !