L'ambassadeur d'Algérie au Maroc, Larbi Belkheir, s'est éteint jeudi dans son domicile à Alger, à l'âge de 72 ans, des suites d'une longue maladie. Il a été inhumé, après la prière d'el dohr hier, au cimetière de Ben-Aknoun, où d'importantes figures politiques et autres hauts commis de l'Etat l'ont accompagné à sa dernière demeure. Gravement malade depuis plusieurs mois, le regretté était contraint d'effectuer plusieurs séjours dans des hôpitaux européens, avant d'être admis depuis des semaines au centre hospitalier militaire de Aïn Naâdja, où des personnalités nationales politiques et historiques lui rendaient visite. Le général à la retraite, né en 1938 à Frenda dans la wilaya de Tiaret, a occupé de nombreuses hautes responsabilités. Il a été notamment secrétaire général puis directeur de cabinet de la présidence de la République et ministre de l'Intérieur. M. Belkheir avait été nommé ambassadeur d'Algérie au Maroc en août 2005 alors qu'il était chef de cabinet (2000-2005) du président Abdelaziz Bouteflika. Général-major de l'Armée nationale populaire algérienne, désormais ex-homme du pouvoir, il avait également été directeur de cabinet et conseiller de l'ancien président Chadli Benjedid (1986-1991) et ministre de l'Intérieur de 1991 à 1992. Il a joué un rôle important durant la guerre de libération. Affecté à l'instruction au sein de l'ALN, il a commandé le 45e bataillon de la zone sud. Juste après l'indépendance, il a occupé le poste de chef d'état-major à Ouargla et celui de la IIe région militaire, avant d'être nommé, en 1975, commandant de l'Ecole des ingénieurs et techniciens d'Algérie (Enita). Lettre de condoléances du chef de l'Etat Affecté par la perte du grand homme, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présenté, jeudi, ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt. Dans une lettre adressée à ses proches, le président a précisé que l'Algérie vient de perdre «l'un de ses enfants dévoués et un militant qui a toujours servi son pays avec abnégation et engagement, d'abord en prenant les armes face au colonisateur et en accomplissant son devoir avec les moudjahidine pendant la guerre de Libération jusqu'à l'avènement de la liberté, puis dans les rangs de l'Armée nationale populaire (ANP) avant d'occuper de hautes fonctions». Et d'ajouter : «Je perds aujourd'hui un frère qui appartenait à cette famille de moudjahidine que j'ai connue pendant la guerre de Libération. Un frère que j'ai côtoyé dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) et auquel j'ai accordé ma confiance dans une période difficile et sombre pour le pays au cours de laquelle il assuma ses fonctions avec sagesse et sérénité.» Le chef de l'Etat écrit aussi que le défunt était connu pour «ses bonnes œuvres et était une référence en matière de travail bien accompli et de justesse d'esprit». Bensalah : «Belkheir s'est engagé dès son jeune âge au service de sa patrie» Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a également exprimé sa compassion et son chagrin face à la perte de l'homme de valeurs. Il a précisé dans une lettre de condoléances adressée aux proches du regretté que l'Algérie perdait «ce grand homme qui s'est engagé dès son jeune âge au service de sa patrie, en tant que moudjahid, officier et commandant au sein de l'Armée nationale populaire (ANP), puis en tant que responsable ayant occupé de hautes fonctions et assumé de lourdes responsabilités. Le défunt a eu le mérite d'avoir mené à bien les missions et les responsabilités dont il a été investies, qui témoignent, a-t-il dit, de sa fidélité envers l'Algérie et les principes de sa glorieuse révolution», écrit encore Bensalah. Et d'ajouter, : «Il s'est engagé à servir son pays et son peuple des années durant, y compris pendant la tragédie nationale, confirmant ses qualités de responsable digne de ce nom.» Abdelaziz Ziari : «Un homme d'Etat d'exception» Attristé par cette perte, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, écrit à la famille du défunt. «L'Algérie a perdu avec le décès du moudjahid Larbi Belkheir un homme d'Etat d'exception qui a consacré sa vie tout entière au service de l'Etat algérien au sein duquel il a assuré les plus hautes fonctions et a consenti de grands efforts qui ont démontré une sagesse exceptionnelle et un dévouement hors pair au service de la nation», ajoutant que «Larbi Belkheir faisait partie de ces hommes qui ont œuvré pour la stabilité et le développement de l'Algérie.»