Alerte rouge à la frontière de l'Ouest algérien. Les réseaux des narcotrafiquants faisant dans l'acheminement d'énormes quantités de drogue en provenance du Maroc, premier producteur de cannabis dans le monde, n'hésitent plus à recourir aux pires des scénarios en vue d'assurer l'arrivée de leurs marchandises à destination. Ils font usage, autrement dit, d'armes à feu qui sont à leur portée pour forcer les barrages dressés par les éléments relevant du Groupement des gardes-frontières (GGF) sur le tracé frontalier entre l'Algérie et le Maroc. Un tel constat récurrent a été une nouvelle fois déploré par le colonel Zeghida, responsable du département de la police judiciaire (PJ) au commandement de la Gendarmerie nationale : «Un convoi de narcotrafiquants est composé de plusieurs véhicules et chacun des conducteurs de ces voitures est sommé de défendre la drogue qu'il transporte en faisant usage d'armes qui sont en sa possession», explique en substance cet officier supérieur de la gendarmerie lors d'un point de presse consacré à la présentation du bilan de la lutte contre le crime organisé pour le compte de l'année 2009. Une quinzaine d'accrochages entre narcotrafiquants et GGF Cette année, le département de la gendarmerie a eu à recenser pas moins d'une quinzaine d'accrochages entres les narcotrafiquants et les gardes-frontières. Des accrochages qui se sont beaucoup multipliés comparativement à 2008 où l'on en a enregistré quatre seulement. Ce qui paraît largement suffisant pour tirer la sonnette d'alarme quant à une réelle menace guettant sérieusement la sécurité du pays. Le type d'armes dont font usage les narcotrafiquants ne fait que renforcer cette hypothèse. Il est question, en effet, d'un véritable arsenal de guerre qui, tel que décrit par les éléments de la Gendarmerie nationale, est constitué de kalachnikovs de type FM/PK et AM/AK. Mais d'où provient ce genre d'armement ultramoderne? A cette question, il faut rappeler que plusieurs sources concordantes ont déjà fait état précédemment de l'implication de hauts responsables de l'armée marocaine dans le trafic de quantité énormes de drogue acheminées via le territoire algérien avant d'atterrir en Europe via l'Afrique orientale. 65 tonnes de kif traité saisies en 2009 En outre, si les narcotrafiquants se décrivent par leur attitude de plus en plus «osée», ne reculant pas devant le moindre danger et ne craignant point de tomber face à face avec les éléments relevant du Groupement des Gardes-frontières (GGF), ces derniers, soit dit au passage, font part d'une détermination exemplaire quant à leur tenir tête et riposter au péril de leur vie en usant des moyens dont ils disposent. En un mot, c'est une guerre sans merci qui est livrée à la frontière de l'Ouest algérien entre les GGF relevant de la gendarmerie et les narcotrafiquants marocains. Par ailleurs les saisies de drogue opérées durant l'année 2009 font part d'une quantité qui donne froid dans le dos ! Celle-ci avoisine les 65 tonnes de kif traité qui ont été saisies par la seule corporation de la gendarmerie. Ascension fulgurante en effet des quantités de drogue saisies durant l'année écoulée qui étaient de l'ordre de 30 tonnes en 2008. 1,5 million de litres de carburant saisis en 2009 Il ressort, en outre, du bilan 2009 de la lutte contre le crime organisé communiqué hier par le commandement national de la gendarmerie que le trafic de carburant a connu une hausse dépassant les 32% comparativement à 2008. Plus de 1,5 million de litres de carburant destiné à la contrebande à destination du Maroc et de la Tunisie ont été saisis courant 2009 par les gendarmes. L'impact négatif, à plus d'un titre, qu'assène ce genre de trafic à notre économie n'est plus à démontrer. Tout comme le manque à gagner pour la collectivité, de surcroît au Trésor public devant se chiffrer en milliards de dinars. Le colonel Zeghida, cité plus haut, ne manquera pas d'alerter les autorités publiques sur les conséquences néfastes relevant de l'évolution de ce fléau gravissime. D'autre part, il faut souligner que le nombre d'affaires relevant de la criminalité organisée traitées en 2009 par la Gendarmerie nationale s'élève à près de 12 000. Les personnes mises en cause et appréhendées par les mêmes services de sécurité sont au nombre de 18 386.