Le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue tire la sonnette d'alarme. Les quantités de drogue saisies en 2009 sont " importantes " puisqu'elles ont atteint " 74 tonnes. "Des chiffres qui ne laissent pas indifférents les experts dont Abdelmalek Sayah le DG de cet office qui parle de la nécessité de prendre des mesures urgentes car l'Algérie n'est pas à l'abri d'une " catastrophe ". Selon l'analyse de Abdelmalek Sayah, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, l'Algérie reste un pays de transit que les narcotrafiquants utilisent comme couloir pour écouler leurs drogues, en Europe notamment. Deux frontières sont déjà identifiées, à savoir la frontière Ouest, où le Maroc constitue un véritable danger et qui demeure le " premier pays producteur de cannabis et détient à lui seul 60% de la production mondiale ", a-t-il affirmé. L'Afrique de l'Ouest est la deuxième région où les narcotrafiquants opèrent et tentent de rejoindre la rive nord de la Méditerranée via l'Algérie. Mais selon le responsable de l'Office de lutte contre la drogue, c'est le cannabis marocain qui est "très convoité de par le monde ". D'où le renfort en moyens humains et matériels au niveau de nos frontières des services de sécurité qui ont procédé à l'installation de postes avancés d'autant que l'Algérie est également convoité par les narcotrafiquants de drogues dures comme la cocaïne. Des pays comme la "Mauritanie et le Mali sont un réel danger pour ce genre de trafic ", a déclaré Abdelmalek Sayah. Toutefois, ce ne sont pas toutes les quantités qui arrivent à destination car un taux important est destiné à la consommation interne. Selon le DG de l'Office de lutte contre la drogue "22% des 74 tonnes de drogues saisies sont consommées localement ". Pour déterminer au juste la prévalence de la drogue dans notre société, l'office que dirige Abdelmalek Sayah est en train d'élaborer une enquête dans ce sens. Ce travail, dont les conclusions seront rendues publiques dans les prochaines semaines, sera d'un grand apport pour les experts qui sauront par exemple la prévalence de la drogue chez les jeunes et par sexe. Ceci dit, le DG de l'office a fait part de la difficulté d'identifier les narcotrafiquants qui sont devenus plus dangereux ces dernières années avec notamment le recours aux armes. Abdelmalek Sayah a rappelé, à ce propos, la mort de deux gendarmes il n'y a pas longtemps. D'où l'appel de l'Algérie à plus de coopération entre les pays. Le dernier séminaire qui a été organisé par l'Office de lutte contre la drogue vise justement à faire le point sur ce fléau en Algérie et dans toute la région pour une meilleure coordination des efforts.