Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Union africaine (UA), réunis en sommet à Addis Abeba, ont appelé les parties malgaches à respecter les accords conclus pour tenter de mettre fin à la crise politique que connaît le pays. Les dirigeants africains ont appelé lundi, dans une résolution adoptée, les mouvances malgaches à répondre positivement, d'ici vendredi prochain, aux propositions qui leur avaient été soumises le 21 janvier à Madagascar par le président de la Commission de l'UA Jean Ping. «Cette résolution dit que le sommet demande aux mouvances malgaches de répondre positivement à ces propositions», a déclaré hier le commissaire à la paix et sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. «Nous avons déjà commencé à recevoir des réponses de certains, mais nous attendons celle de la partie qui a eu recours à des décisions unilatérales de remise en cause des accords», a ajouté Lamamra, désignant la mouvance de l'actuel président de la haute autorité transitoire (HAT) à Madagascar, Andry Rajoelina. «La Communauté économique des Etats d'Afrique australe (SADC) a adopté pendant les débats une attitude très ferme contre la HAT. Mais l'unité d'action et de pensée sur ce dossier est reflétée dans la résolution adoptée lundi soir», a indiqué un participant au sommet de l'UA. «Ce qui est important, c'est que le sommet a exprimé son unanime attachement aux accords de Maputo et d'Addis Abeba. Personne n'a soutenu les mesures unilatérales» a noté ce participant. En cas de rejet des solutions de compromis, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA pourrait prendre des sanctions contre la HAT malgache, comme cela a été le cas récemment contre la junte au pouvoir en Guinée. Le président de l'Autorité transitoire M. Rajoelina avait annoncé que les législatives qu'il avait unilatéralement prévues le 20 mars pourraient être reportées afin d'obtenir la plus large adhésion possible. Le Madagascar est confronté à une crise politique depuis fin 2008, qui a conduit à l'éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ancien maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, soutenu par l'armée.