L'application du décret présidentiel portant augmentation du SNMG, passant de 12 000 à 15 000 DA, décidée lors de la dernière tripartite de décembre 2009, n'est pas encore entrée en vigueur. Les paies des travailleurs du mois de janvier sont établies sur l'ancien salaire de base, alors que la loi de finances 2010 a prévu une enveloppe de 230 milliards de dinars pour les augmentations salariales. La fonction publique affirme n'avoir rien reçu comme instruction pour le moment. Même si la Centrale syndicale a donné un délai de 6 mois à ses différentes fédérations pour appliquer la hausse du Snmg, il est utile de souligner l'importance d'une augmentation de 3000 dinars pour le travailleur algérien lambda. Le ministre des Finances Karim Djoudi avait donné le chiffre de 500 000 salariés concernés par la revalorisation. Le décret présidentiel publié au journal officiel stipule pourtant que l'augmentation du SNMG est applicable à partir de janvier 2010. Mais ce n'est nullement le cas aujourd'hui. Aucun secteur, public ou privé, n'a opéré une augmentation salariale en dépit des décisions prises par les pouvoirs publics. Contacté hier à ce sujet, une source du secrétariat général de la Fonction publique indique que jusqu'à présent, aucune instruction relative à l'augmentation du SNMG ne leur a été adressée. La situation est encore en stand-by. Devant notre insistance, la source nous demande de s'adresser aux services du Premier ministère, seuls habilités à expliquer ce retard. L'application du nouveau SNMG est fortement attendue, aussi bien par les travailleurs que par les institutions, à l'instar de la Caisse nationale du logement, qui gère l'aide de l'Etat en matière d'acquisition d'habitation octroyée selon le niveau des salaires. Il y a également la Caisse d'assurance sociale qui reçoit les cotisations de salariés selon le nouveau SNMG, auxquelles sont soumises toutes les entreprises et institutions publiques ou privées. Il se trouve aussi que la pension des anciens moudjahidine et des enfants de chouhada est calculée selon le niveau du SNMG. Pour cette catégorie, une source proche de la direction du Trésor public nous a indiqué que leur pension connaîtra une hausse fin février. Du coup, c'est pratiquement plusieurs franges de la société algérienne qui sont suspendues à la revalorisation du SNMG, du fait de sa détermination des revenus des uns et des aides octroyées aux autres. Un constat qui est loin d'être partagé par les syndicalistes, à l'image de Meziane Meriane, porte-parole de l'intersyndicale. Ce dernier estime que le principal obstacle se situe au niveau des articles 87 et 87 bis du code du travail stipulant que le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. De là, nombreux sont, selon lui, les travailleurs qui ne seront pas concernés par la hausse des salaires étant donné que leurs revenus dépassaient déjà les 15 000 dinars le mois.