Le président de la Confédération algérienne des entrepreneurs algériens (CGEA) a démenti les déclarations faites la semaine dernière par le délégué général de l'Abef sur l'endettement des PME algériennes. Il a affirmé hier que le taux des dettes non remboursées s'élève à 35% et non à 25% comme cela a été annoncé précédemment. «Selon nos sources et les recherches que nous avons effectuées, le taux d'endettement de la PME serait de 35% et non de 25%. Au cours de l'année 2009, pas moins de 900 milliards ont été déboursés sous forme de dettes pour l'ensemble des entreprises dont 315 milliards accordés au secteur privé», a affirmé Habib Yousfi, président de la CGEA. Notre interlocuteur a dit que «90% de la dette non remboursée des PME sont celles des entreprises relevant du secteur public alors que 5% seulement sont dus aux PME du secteur privé», a-t-il ajouté. «Sur les 5% du secteur privé, la majorité des opérateurs sont des importateurs alors que la partie minime sont des producteur nationaux», a-t-il souligné. Il a estimé que l'Abef a mal expliqué les choses et les explications fournies par ses responsables ont manqué d'éclairage sur beaucoup de points. M. Yousfi rappelle que le patronat algérien n'est pas contre les dispositions de la loi de finances complémentaire de 2009 mais sa seule revendication est celle de différencier entre les producteurs nationaux et les importateurs. «Le crédit documentaire ne peut pas permettre aux entreprises productrices de résister et de travailler à l'aise sur le marché local. Il est question donc de trouver un moyen qui leur permette d'importer la marchandise avec des conditions accessibles. Le crédit documentaire demeure contraignant pour ces unités, ce qui nous met dans l'obligation de mettre en place un autre mécanisme et d'accepter de faire des exceptions pour les unités de production locales», a-t-il encore expliqué. Les deux commissions installées à l'issue de la tripartite de décembre 2009 pour se pencher sur le crédit documentaire et la relation entre les banques et les opérateurs devront remettre leurs rapports aujourd'hui au chef du gouvernement dans une réunion qui regroupera également les présidents des cinq organisations patronales.