Les intervenants au port d'Alger ne sont pas satisfaits des nouvelles méthodes de gestion que propose la société Dubaï World Port. Des couacs avec la nouvelle société Dubaï World Port. Les dockers et les transitaires activant au terminal à conteneurs du port d'Alger ont des difficultés à s'adapter à la nouvelle organisation de travail imposée par Dubaï Port World. Cette société émiratie a créé un joint-venture avec l'entreprise portuaire d'Alger pour gérer cette structure à partir du 17 mars dernier. Les griefs des transitaires concernent le manque d'information sur les modalités d'exercice de leur profession. Un des transitaires nous a indiqué que les visites des marchandises se déroulent au compte-gouttes depuis mercredi dernier. Les tentatives d'obtenir des précisions des autorités du port n'ont pas été couronnées de succès puisque aucun fonctionnaire n'a pu répondre aux requêtes des transitaires. Entre-temps, leurs clients s'impatientent car ils ont hâte d'entrer en possession de leurs marchandises. Or, l'accès au terminal à conteneurs devient de plus en plus difficile et les services chargés de la manutention sont dans l'incapacité d'apporter une issue à ce problème. Les fonctionnaires mettent en avant le fait qu'ils ne sont pas non plus destinataires d'instructions sur la nouvelle organisation. En effet, aucun document n'est affiché pour décrire le nouveau processus. Les transitaires sont renvoyés d'un service à un autre en quête d'une quelconque donnée qui puisse les libérer de l'attentisme et d'entamer leur travail. Ils espèrent néanmoins que ce flou ne s'inscrive dans la durée et ils mettent cette période d'hésitation sur le compte de la nécessité pour la nouvelle société de disposer d'un certain temps pour mettre en place tout le dispositif nécessaire au bon fonctionnement du port. Cet espoir entretenu par les transitaires trouve sa genèse dans le fait qu'ils ont constaté, d'ores et déjà, quelques améliorations. C'est ainsi que le tarif de location des chariots élévateurs a été revu à la baisse par le service de manutention. Il est passé depuis mercredi dernier de 6000 à 3500 DA. De leur côté, les dockers ont exprimé leur colère vis-à-vis des nouveaux horaires de travail institués par l'entreprise. Une première équipe commence son service à 7 h pour achever le travail à 19h. La seconde prend le relais de 19h à 7h. L'inquiétude des travailleurs vient du fait qu'aucune information ne leur est encore donnée à propos du repos compensatoire. En revanche, il n'y a pas de crainte pour l'emploi, car les contrats à durée indéterminée sont reconduits. Le ministère des Transports et l'Ugta étaient parvenus à un accord avant l'entrée en vigueur de l'accord de gestion pour garantir les droits des travailleurs et restreindre l'emploi aux Algériens. Dubaï World Port gérera le terminal pendant un mois et le joint-venture entrera en fonction après ce délai, ce qui devrait rassurer les différents intervenants qui souhaitent que les problèmes soient réglés avant cette date. La concession de DPW, troisième opérateur mondial qui gère une trentaine de ports de par le monde, est d'une durée de 30 ans suite à la création, le 15 février dernier, du joint-venture Djazaïr World Port avec un capital de 20 millions d'euros, partagé à égalité avec l'Epal. L'enjeu stratégique de cette décision est celui d'éviter aux marchandises destinées à l'Algérie de transiter par d'autres ports comme celui de Tanger. Ce qui ne peut être réalisé qu'en améliorant la gestion du port d'Alger et en déchargeant entre 20 et 25 conteneurs par heure, contre 10 actuellement. Dans les sept ans à venir, il y aura un trafic de 760.000 caisses par an.