Le conflit persiste entre les travailleurs et la direction de Dubai Ports World (DPW) d'Alger. Le problème se complique avec l'entrée en grève des transitaires qui accusent cette entreprise de sabotage. En effet, après une grève d'une semaine, les travailleurs du port d'Alger craignent toujours pour leur emploi car aucune mesure concrète n'a été prise pour les rassurer sur leur sort. La menace semble légitime, dans la mesure où les grévistes n'ont pas respecté la procédure légale, notamment le préavis de grève. Ce que les travailleurs reconnaissent mais estiment que leurs revendications sont également légitimes dans la mesure où il s'agit de faire respecter la convention signée entre l'Epal et DPW. DPW a fait appel à un groupe de manœuvres indiens et pakistanais qui ont entamé depuis hier leur travail au niveau du terminal à conteneurs du port d'Alger afin de suppléer l'absence des dockers locaux. Selon les protestataires, la direction de DPW a appelé les dockers à se rapprocher de la direction pour percevoir leur dû. C'est la preuve concrète, selon eux, qu'ils sont proches d'un licenciement. Les travailleurs recommandent toutefois de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à ce qu'ils soient réintégrés par la direction de tutelle, c'est-à-dire l'Epal. Un autre problème a récemment surgi qui complique la situation au niveau du port : les transitaires, eux aussi, ont manifesté leur mécontentement quant aux pratiques jugées illégales de DPW. Sur le terrain, depuis huit mois, elle a pris en charge la responsabilité et la sécurité de tous les conteneurs. Cependant, accusent-ils, DPW provoque sciemment des retards dans les programmes de visite et de livraison des conteneurs. Cette situation crée deux types de problèmes, expliquent les transitaires qui font état de vols répétés et de surcoûts. Selon un officier des douanes rencontré sur les lieux, entre 14 et 17 conteneurs se sont volatilisés, indiquant que plusieurs transitaires sont mis devant ce fait accompli. L'officier explique qu'un grand nombre de litiges sont recensés, notamment les histoires de retards qui obligent les clients à payer des frais supplémentaires dans l'attente que DPW transfère son conteneur vers le terminal sud. «DPW a instauré un programme de travail très dur en expliquant qu'il s'agit d'un système international de gestion qui va permettre une meilleure rémunération et professionnalisation. C'est un double travail qui coince et qui complique l'existence et cause de l'anarchie», nous explique à son tour un fonctionnaire de l'Epal rencontré sur les lieux. Nos tentatives de joindre DPW pour de plus amples explications n'ont pas abouti. Les agents postés devant le siège de l'entreprise nous ont indiqué que la direction refuse de recevoir les journalistes.