La Libye refuse de délivrer des visas ou d'autoriser l'entrée aux ressortissants des pays de l'espace Schengen, conséquence de l'escalade de sa dispute avec la Suisse après l'arrestation du fils du colonel Moammar Kadhafi à Genève il y a deux ans. L'un des fils du dirigeant libyen, Hannibal, et son épouse avaient été arrêtés en Suisse en juillet 2008, dans un palace genevois, suite à une plainte pour maltraitance déposée par deux de leurs domestiques. Le couple Kadhafi a été libéré trois jours plus tard et a regagné la Libye, les domestiques ayant retiré leur plainte après avoir reçu un dédommagement. L'an dernier, Moammar Kadhafi avait contraint le chef de la diplomatie helvétique, et alors président, Hans-Rudolf Merz, de présenter des excuses à Tripoli. La Libye a retiré la plupart de ces fonds détenus dans des coffres suisses. En réponse, la Suisse a suspendu un accord visant à améliorer les relations bilatérales avec la Libye et lancé une liste noire pour les visas, qui comprend le colonel Kadhafi et sa famille. Une mesure qui a entraîné les autres pays de l'espace Schengen, car une interdiction de visa émise par un pays membre est contraignante pour l'ensemble des autres pays appartenant à cette zone de libre circulation. Depuis les visas libyens venant de pays de la zone Schengen ne sont plus considérés comme valables, selon les gouvernements européens. Neuf Italiens ont ainsi été refoulés à l'aéroport de Tripoli et trois Néerlandais n'ont pu décoller pour un vol à destination de la Libye.