Les journalistes regroupés au sein de la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) organisent aujourd'hui un rassemblement à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, pour se prononcer sur les négociations des conventions collectives. La FNJA tient à négocier au nom de tous les journalistes exerçant dans les organes de presse du secteur public et privé. En revanche, l'UGTA a invité les syndicalistes à s'occuper uniquement des revendications de la corporation de la presse privée. Une situation qui risque de capoter le processus de négociation. Le patron de la centrale syndicale a réitéré, hier, sa position sur les négociations des conventions collectives dans le secteur de la presse nationale. Pour Abdelmadjid Sidi Saïd, «les négociations sont prévues entre la FNJA et les patrons de la presse privée», et d'ajouter que «des négociations sur les salaires seront engagées prochainement entre la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) affiliée à l'UGTA et les patrons de la presse privée». Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, qui s'était exprimé à partir d'Oran, où il a assisté aux travaux du 12e congrès de l'union de wilaya, a voulu anticiper la réaction des journalistes membres de la fédération. Ces derniers n'ont pas voulu engager des négociations uniquement avec les éditeurs des journaux privés. La FNJA a demandé à l'UGTA de parler au nom de toute la corporation exerçant aussi bien à la télévision, la radio, l'APS et les quotidiens appartenant à l'Etat. Le congrès constitutif de la FNJA a vu la présence des représentants de l'ensemble de la presse nationale, dont certains membres du secrétariat national et du conseil national sont issus des organes publics. Fort de cette représentativité, le syndicat des journalistes se voit attitré de négocier au profit de la profession auprès des pouvoirs publics, sociétés de gestion de participation et secrétariat de communication, ainsi qu'auprès des éditeurs privés. Nombreux sont aussi les journalistes des organes publics qui ont placé leurs espoirs dans le syndicat présidé par Abdenour Boukhekhem afin d'arracher leurs revendications. Le refus de l'UGTA La centrale syndicale a refusé cette démarche du fait de l'existence de syndicats d'entreprise au sein des médias publics, qui représentent l'ensemble des travailleurs, y compris les journalistes. Ces organisations sont habilitées, selon la centrale syndicale, à négocier les conventions collectives et les augmentations de salaires des travailleurs du secteur public. Un argument qui est loin de convaincre les journalistes regroupés au sein de la FNJA. En effet, la fédération a diffusé hier un appel invitant tous les journalistes algériens évoluant aussi bien dans le secteur public que dans le privé à participer aujourd'hui à un rassemblement pour décider sur la question lancinante des conventions collectives, traitant entre autres du plan de carrière, des grilles des salaires et des conditions de travail. Les journalistes sont invités à décider sur la proposition de l'UGTA, à savoir arracher un modèle type de convention collective dans le secteur de la presse privée, constituée de plus de 70 titres entre quotidiens et périodiques. Sidi Saïd, optimiste, avait souhaité l'adhésion des patrons de presse autour d'une convention collective qui assurera la protection aux journalistes et aux employés assimilés. Des acquis à arracher avec la démarche de concertation et de dialogue, prône-t-il.