Plusieurs personnes sont mortes hier à Gagnoa, dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, au cours d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants opposés au président Laurent Gbagbo, ont indiqué les agences de presse qui s'appuient sur plusieurs sources concordantes. Selon des sources hospitalières, interrogées par téléphone depuis Abidjan, des manifestants ont déposé dans la matinée trois corps au centre hospitalier de la ville. Les victimes ont succombé à des blessures par balles, a affirmé l'une de ces sources, faisant également état d'un blessé grave. Une source policière a confirmé «des morts», mais sans préciser leur nombre ni à quel camp appartenaient les victimes. «La police et la gendarmerie ont chargé les manifestants en tirant à balles réelles», a déclaré Gildas Konan, coordinateur local du mouvement de jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), l'un des principaux partis d'opposition. La marche avait démarré tôt hier matin pour réclamer le «rétablissement» de la Commission électorale indépendante (CEI) dissoute le 12 février en même temps que le gouvernement par le chef de l'Etat, a-t-il indiqué. Depuis le début de la semaine, des manifestations d'opposition, parfois émaillées de violences mais jusque-là sans mort, ont eu lieu à travers le pays contre la double dissolution. Le Premier ministre reconduit, le chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro, a désormais jusqu'à aujourd'hui pour former un nouveau gouvernement.