L'équipe nationale semble avoir accaparé les esprits alors qu'il y a tant à faire dans un football algérien qui a du mal à se sortir de sa médiocrité. Une médiocrité symbolisée par une gestion des clubs à la limite de l'anarchie tant il est vrai que ces derniers ont précipité la discipline dans des eaux nauséabondes depuis l'abrogation, en 1989, du code de l'EPS de 1977 et le retrait des entreprises publiques de la prise en charge du sport et du football algériens. La vérité est que sans une réforme au niveau de ces clubs, réforme qui impose leur restructuration, il n'y a point de salut à attendre de cette discipline. On continuera à monter une équipe nationale avec des joueurs non issus du système de formation algérien et on perpétuera l'ère de la gabegie et de la gestion à l'à-peu-près. On cherche aujourd'hui à lancer le football algérien dans le professionnalisme pour répondre à une directive de la Fifa qui oblige les clubs candidats à changer de statut à le faire avant le début de la saison prochaine sous peine d'être interdit de toute participation à une compétition internationale. C'est à ce titre que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a reçu mardi une délégation de la Fédération algérienne de football, à sa tête le président de celle-ci, Mohamed Raouraoua, afin de discuter des modalités à accomplir pour permettre à nos clubs de se lancer dans l'aventure professionnelle. Il faut savoir que la FAF étudie, depuis fort longtemps, le projet et en a sorti des propositions, étant entendu que les clubs ont besoin du soutien de l'Etat pour répondre aux critères imposés par la Fifa pour obtenir la fameuse licence professionnelle. Le lendemain, c'est-à-dire mercredi, le ministre a installé une commission qui sera chargée d'arrêter les modalités dont nous parlions plus haut. Cette commission comprend des cadres du secteur de la jeunesse et des sports et des représentants du football algérien, à leur tête le président de la ligue nationale, Mohamed Mecherara. La réunion de mercredi n'était qu'informelle. Celles qui vont suivre auront, on en convient, de multiple tâches à accomplir. Il s'agir d'aller vite sachant que les futurs clubs professionnels doivent être connus avant le démarrage de la saison prochaine. Ces clubs sont tenus de se plier aux dispositions du décret sur le professionnalisme de 2006, décret qui va bénéficier de mesures d'accompagnement de manière à ce que ces clubs obtiennent une aide maximum de la part de l'Etat. Pour prétendre se lancer dans le professionnalisme, chaque club devra faire valoir un budget annuel d'un minimum de 70 millions de dinars (7 milliards de centimes). Mais l'argent ne suffit pas. Il faudra, en outre, que chaque club ait l'encadrement humain nécessaire et surtout compétent pour mener à bien sa gestion au point de vue administratif, financier et bien entendu technique. L'Etat, selon les recommandations du président de la République, s'engage à accompagner les clubs dans leur mise en place dans le professionnalisme en les dotant de moyens financiers et matériels. Il faut, également, comprendre qu'un club ne saurait prétendre au professionnalisme s'il ne dispose pas d'un patrimoine sur lequel il a érigé un centre de formation. C'est là l'une des exigences de l'Etat et de la fédération sachant que la prise en charge des jeunes catégories sera l'un des critères fondamentaux pour la mise en place du professionnalisme. Une fois que les textes d'accompagnement seront prêts et promulgués, il reviendra aux clubs d'accélérer le processus sachant que normalement ils auraient dû tous avoir planché sur le changement de statuts qu'ils comptent adopter et la nouvelle nature juridique qui les caractérisera. Ce qui suppose que le deuxième trimestre 2010 pourrait être celui où les clubs tentés par le professionnalisme seront connus.