Arbitrage : Selmani, Annane, Ferkache (Libye). Commissaire : Abdeslam (Soudan) Buts : Yacef (47'), Boutabout (57') (Algérie). Martins (19' sp, 88'), Utaka (42'), Ayala (80'), Abudu (90') (Nigeria) Averts : Madouni, Ziani (Algérie). Yobo, Abudu (Nigeria) Expuls : Utaka (Nigeria). Ziani (Algérie) Algérie : Mezaïr, Brahami, Belhadj (Mamouni), Meniri, Madouni (Achiou), Bouguerra, Ziani, Mansouri (Arrache), Yacef, Saïfi, Boutabout Entr. : Ighil Meziane Nigeria : Inima, Oduya, Thiyia, Ayala, Yobo, Utaka, Uruma (Olindja), Abuda, Martins (Yakoubo), Inakhir, Ayala (Kanu) Entr. : Christan Eguavon Le football national n'ira nulle part, la saison prochaine, puisqu'il sera absent des joutes africaines et mondiales. Une absence qui fait mal aux nombreux amoureux de la balle ronde, aux Algériens tout simplement, qui ont toujours fait contre mauvaise fortune bon cœur. Cette fois-ci, la coupe a débordé, car les déceptions ne viennent pas seulement du résultat, mais beaucoup plus des différentes humiliations que semble se complaire à collectionner la discipline. Si notre football ne connaît plus les sensations du mondial depuis deux décennies, il s'est, par contre, toujours « faufilé » parmi les nations les plus huppées du continent en se hissant à une finale, à plusieurs demi-finales et même en remportant le sacre. Bref, une présence plus ou moins positive qui a marqué le passage des Verts dans la compétition africaine. Or il n'en est rien pour cette fois-ci puisque notre football se contentera, pour animer ses débats, de son championnat national médiocre, animé par des joueurs moyens, incapables de hisser la discipline au niveau qui peut lui permettre une place honorable sur le plan continental. Le football africain a beaucoup appris, il a tant progressé, car mieux structuré, alors qu'au même moment plusieurs de nos responsables se sont contentés de « bomber » le torse pour se mettre sous les feux de la rampe. La médiatisation à outrance de certains dirigeants de football a occulté la régression dans laquelle s'était inscrite la discipline, dont l'action sur le terrain se limitait aux surenchères d'intersaison pour faire du mercato le meilleur match de la saison. Ainsi, c'est à ces aspects mercantiles qu'est réduit notre football, pris, malgré lui, dans un engrenage malsain qui lui fera perdre son abécédaire pour, par la suite, banaliser les échecs. Dimanche soir, face au Nigeria, le onze algérien, déjà hors course pour les compétitions internationales, se devait de fournir une prestation loin de toute pression, qui libère les joueurs pour une meilleure évolution. Il n'en fut rien, l'effectif rentrant était incapable de défendre crânement ses chances face à un adversaire loin d'être un foudre de guerre. Il était donc clair que la double élimination des Verts demeure amplement méritée et il en sera de même pour les saisons à venir si des mesures urgentes ne sont pas enclenchées pour assainir la discipline. Aujourd'hui, il faut le dire tout simplement, il n'est point besoin d'employer les grands mots pour trouver une issue à notre football, il faut seulement mettre à la porte tous ceux qui ont profité de la discipline sans rien lui donner en retour. Le football a plus besoin d'un « toilettage » que d'une « thérapie de choc ». Interpellé à plusieurs reprises, le ministre de la Jeunesse et des Sports vient d'annoncer la tenue prochaine d'une conférence nationale sur le sport pour sortir le secteur de sa léthargie. Une autre réunion, diront les uns, pour quelle finalité, diront les autres. Le sport a connu, faut-il le rappeler, de nombreuses réformes qu'il devient difficile de convaincre sur les résultats de telles assises. Pourtant, M. Guidoum semble avoir touché du doigt le mal du sport en parlant de « nécessité d'inscrire cette démarche dans un changement radical des mentalités vis-à-vis de la situation précaire dans laquelle se trouve le sport national ». L'élimination de notre football des prochaines échéances internationales n'est autre que le couronnement d'une anarchie qui a prévalu au sein de la discipline depuis une bonne dizaine d'années. Elle a débuté plus exactement au lendemain d'une (més)aventure africaine qui mena notre football à Ziguinchor (Sénégal). C'était le début d'un marasme bien entretenu par certains cercles qui se sont dès lors accaparé les rênes de la discipline pour en faire un bien personnel. Ils seront aidés, selon la conjoncture de l'époque, pour utiliser le football à d'autres fins, de le sortir de son cadre naturel pour l'éloigner enfin de son objectif. Une sorte de non-retour qu'il sera difficile d'effacer en un coup de réunions. Enfin, disons que la lourde défaite au stade Zabana face au Nigeria est venue confirmer un déclin qui s'est dessiné depuis fort longtemps pour un football national qui mérite beaucoup mieux.