Alors que la planète entière attend le Mondial, ce match tombe comme un cheveu dans la soupe. L'équipe nationale est de retour sur scène. Un retour bien inattendu pour une sélection complètement oubliée depuis son élimination de la Coupe du monde et de la CAN-2006. D'ailleurs, elle nous revient au moment où la planète entière a les yeux tournés vers l'Allemagne où va se disputer à partir de vendredi prochain la Coupe du monde. C'est dire que ce match amical contre le Soudan (aujourd'hui 17h30 au stade du 5-Juillet) tombe comme un cheveu dans la soupe, une sorte de match sorti d'on ne sait où et qu'il va falloir disputer presque dans un total anonymat. Il est loin le temps de 1982 et de 1986, celui où cette équipe nationale s'était retrouvée parmi les plus grandes sélections de la planète pour participer à la fête quadriennale du football mondial. Aujourd'hui, cette équipe n'est plus qu'une âme en peine par la faute de plusieurs années d'errements et d'une décennie noire de terrorisme qui l'ont amenée à la piteuse situation que l'on connaît. Dans le drame (et c'est bien un drame) que vit ce sport, l'équipe nationale apparaît vraiment comme secondaire tant il y a des priorités bien plus importantes. L'équipe nationale est secondaire parce qu'elle doit constituer l'aboutissement d'un colossal travail qui passe par une profonde refonte de la discipline. Celle-ci se complaît tellement dans sa médiocrité et dans son bricolage qu'elle ne peut que nous servir une équipe nationale loin des critères de la haute compétition. Quand on voit les présidents de clubs «s'exhiber» dans un concours de transfert de joueurs tous aussi médiocres les uns que les autres, on se dit que le cauchemar n'est vraiment pas fini. On est allé ramener un entraîneur étranger pensant que cela allait constituer le remède. Que peut faire un entraîneur, dut-il être le meilleur du monde, avec une équipe montée de bric et de broc à partir d'un football qui ne produit plus de talents? Et puis même si elle venait à aller à la CAN-2008 , cela changera-t-il vraiment quelque chose au problème qui est que ce football a atteint le fond? Aujourd'hui on rassemble des joueurs pour répondre à une formalité, à savoir le déroulement d'un match amical. Jean-Michel Cavalli va étrenner, en la circonstance, ses galons de nouvel entraîneur de l'équipe nationale. Il a, en cela, un challenge à relever puisqu'il sait que tout le monde, à commencer par la presse, l'attend au tournant. Ce match vient tellement vite pour lui que l'on peut dire que la sélection des joueurs lui a échappé vu qu'il n'en connaît aucun. Mais on lui a dit qu'il y avait cette échéance du 3 septembre 2006 contre la Guinée qu'il va falloir aborder dans les meilleures conditions. C'est pourquoi on a rassemblé cette équipe, cependant sans faire appel à ceux qui seront, probablement, en force contre la Guinée: les joueurs expatriés. On a donc puisé dans notre médiocre championnat pour monter un semblant de sélection où nombreux seront ceux qui feront leurs premiers pas sous le maillot de l'équipe A. Mais à côté d'eux, les trentenaires ne font pas défaut, «des joueurs appelés pour épauler les jeunes» dira à leur sujet Cavalli. Ce dernier va, pour la circonstance, se tester dans une confrontation sans enjeu et s'il passe victorieusement ce cap, il obtiendra un bon de sortie jusqu'au prochain rendez-vous de la part de la presse nationale.