Le phénomène constitue un véritable casse-tête chinois pour les éléments de la gendarmerie relavant de la wilaya de Ouargla. Il s'agit du vol de véhicules, plus particulièrement les grosses cylindrées de type 4x4 de marque Toyota. Incontestablement, ce fléau ne cesse de ruiner les sociétés sous-traitantes avec les différentes filiales de Sonatrach implantées à Hassi Messaoud, daïra relevant de la wilaya sus- évoquée. «Des groupes de malfaiteurs exploitent l'étendue du désert et l'isolement des véhicules se rendant en divers chantiers de forages pour les voler à leurs propriétaires qui font l'objet d'une agression», dira le lieutenant-colonel Betercha Ahmed, premier responsable du groupement de gendarmerie de Ouargla. Il expliquera aussi qu'il s'agit d'un fléau criminel qui sévit depuis des années dans cette région du sud du pays. Ce qui est dû certainement à la caractéristique de la région favorisant ce genre de pratique délictuelle. D'une part, l es sociétés faisant dans le transport du personnel implantées dans la région de Hassi Messaoud sont obligées de parcourir des distances assez éloignées du centre urbain en vue de s'enquérir en plein désert des chantiers engagés dans le domaine énergétique. Et d'autre part, il se trouve que ces mêmes endroits arrangent à plus d'un titre les différents réseaux de vols de véhicules qui, une fois leur forfait accompli, peuvent s'évaporer aisément dans la nature via les sentiers clandestins du désert. Ce genre de criminalité rapporte gros aux membres des réseaux maffieux vu que la vente d'un 4X4 volé pourrait atteindre jusqu'à 80 millions de centimes au moment où son prix d'achat légalement parlant avoisine les 5 millions de dinars. En outre, les véhicules volés dans la région de Hassi Messaoud sont par la suite destinés à l'écoulement en pièces détachées sinon pour les acheminer vers le Mali via Tamanrasset pour les besoins de la contrebande. Le lieutenant-colonel Betrecha Ahmed qui nous a fourni toutes ces explications souligne par ailleurs que ce fléau aux conséquences gravissimes a fait l'objet durant ces trois dernières années d'une étude au niveau du groupement de Gendarmerie nationale de Ouargla, et ce, dans le but de parvenir à mieux le juguler via la mise en place d'un dispositif conséquent. Un dispositif de surveillance de jour comme de nuit Le dispositif évoqué plus haut par le lieutenant-colonel Betercha mis en place pour contrer le fléau des vols de véhicules appartenant aux entreprises privées sous-traitant avec Sonatrach a été bénéfique pour les services de la gendarmerie. Et pour preuve, durant l'année écoulée, les mêmes services sont tout de même parvenus à récupérer près d'une vingtaine de véhicules sur une totalité de 91 dérobés en 2009. Le dispositif en question consiste à assurer une surveillance optimale de l'itinéraire emprunté quotidiennement par les transporteurs du personnel durant les heures ouvrables en sus de la mise en place d'unités de contrôle nocturnes à même de guetter le moindre mouvement douteux. Cela dit, si la majorité des véhicules volés en 2009 n'a pu être récupérée, cela s'explique selon le même orateur par le temps pris par les victimes qui tardent à alerter les services de gendarmerie. «La victime à qui on a dérobé son véhicule est abandonnée en plein désert. Au moment où ce dernier s'affaire à regagner la ville de Hassi Messaoud en auto-stop et se rendre à la brigade pour effectuer le dépôt de plainte, le véhicule volé a déjà parcouru des distances considérables au point où il est difficile de le récupérer», explique en substance le lieutenant- colonel cité plus haut, tout en insistant sur le fait que les voleurs agressent leurs victimes soit en usant d'armes blanches, soit de PA en plastique mais «jamais ces derniers ne font usage d'armes à feu». La complicité de certains chauffeurs et quelques chefs de parcs automobiles indélicats a été aussi démontrée dans le sillage du dispositif actionné par la gendarmerie. Par ailleurs, si le vol de véhicules continue à susciter de véritables tracasseries pour les gendarmes de Ouargla et plus particulièrement ceux mobilisés dans la daïra de Hassi Messaoud, ces même éléments sont parvenus par ailleurs à juguler d'autres fléaux ne manquant pas de gravité, tel le vol des panneaux solaires et la contrebande qui a régressé considérablement en 2009. En tout et pour tout, les services de la gendarmerie de Ouragla ont arrêté durant l'année écoulée quelque 674 individus auxquels il faudra ajouter quelque 94 personnes appréhendées pour le motif de mandats d'arrêt délivrés à leur encontre. De notre envoyé spécial