«Il ne se passe pas un jour sans qu'un nouveau vol de véhicules ne soit signalé.» C'est le constat que fait un employé de la Caat en poste à Alger au sujet de la multiplication depuis quelque temps des vols de voitures. Par une telle affirmation si brève mais qui renseigne sur la montée gravissime d'un fléau ravageur, il semble loisible d'attester de l'inquiétude des compagnies d'assurances déboursant des sommes astronomiques pour rembourser un client dont le véhicule a été volé. Pour cette année encore, et en termes d'indemnisation des vols, la facture sera salée pour les compagnies d'assurances. Ceci compte tenu bien sur de l'ampleur pris par le phénomène et son parallèle le trafic des pièces détachées qui lui aussi ne faiblit pas. Rappelons au passage que s'agissant de l'exercice 2008, le montant déboursé par les compagnies de l'Union des sociétés d'assurances et de réassurance (UAR) en termes de prise en charge de cas de véhicules volés a été de 100 millions de dinars. Lequel montant a été annoncé, rappelle-t-on encore, par le président de l'UAR, Amar Latrous, lors d'un point de presse à Alger. Ce dernier indiquera que les compagnies d'assurances sont pénalisées par la hausse des vols de voitures. L'orateur mettra l'accent notamment sur la Kabylie où le vol de voitures constitue à ce jour une véritable hantise pour la population. Ce n'est en effet un secret pour personne que d'affirmer du fait du vide sécuritaire que subit la Kabylie, celui-ci a donné lieu non seulement à une progression du fléau mais aussi à l'implantation d'ateliers clandestins de trafic de pièces de rechange. Néanmoins, la Kabylie ne fait pas pour autant exception. Il s'agit là d'un fléau national. Dans un rapport faisant part des activités de la Gendarmerie nationale, ce document certifie que le vol de véhicules est bel et bien un fléau d'envergure nationale. Le rapport indique également que ce fléau profite notamment autant aux contrebandiers ainsi qu'aux narcotrafiquants. Facilité dans la falsification du numéro de châssis A titre d'exemple, les gendarmes relevant de la section de la sécurité routière de Tébessa ont récupéré en date du 14 octobre un véhicule de marque Renault 25 ne possédant pas de documents administratifs et sans plaque minéralogique, abandonné par un contrebandier. A bien s'imprégner du rapport du commandement nationale de la gendarmerie, ce qui requiert le plus l'attention, c'est plutôt cette faciliter avec laquelle les trafiquants de véhicules parviennent à falsifier les numéros de châssis des véhicules volés. Les 14, 15 et 16 octobre, les éléments de la gendarmerie ont réussi à mettre la main sur pas moins de douze véhicules dont les numéros de châssis sont suspectés être falsifiés. Suspects qui ont été confirmés pour certains après l'expertise effectuée par l'ingénieur des mines, comme c'est le cas d'ailleurs pour cette Peugeot 505 récupérée par les gendarmes de Souk Ahras ou ces deux autres voitures de marques Chevrolet et BMW saisies par les gendarmes de Annaba. A noter que selon la Gendarmerie nationale, le nombre de véhicules volés durant le premier semestre de l'année en cours s'élève à quelque 684 dont près de 500 sont des véhicules légers, auxquels il fait ajouter 54 camions, 13 bus et 34 tracteurs.