La salle Atlas de Bab El Oued a encore une fois vibré aux rythmes du chantre de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet. La salle Atlas était pleine à craquer samedi soir. Les admirateurs du grand Lounis Aït Menguellet ne voulaient absolument pas rater le retour sur scène de leur idole et se sont déplacés en force. L'immense salle Atlas n'a pu contenir le grand nombre de spectateurs venus assister à ce concert. Une centaine de fans sont restés devant la porte tout en gardant l'espoir d'y accéder. 20 ans après le regrettable concert qui avait été annulé, le chantre est revenu par la grande porte. A l'intérieur de la salle, les gradins et les couloirs étaient occupés. Dès l'entrée du chanteur, des ovations et des youyous fusaient de toutes parts. Un salut de la part du maître a encore créé l'euphorie. Un seul coup sur la derbouka et le public s'enflamme, suivi des notes jouées par le chanteur et le gala commence. Lounis Aït Menguellet a pris le train de l'histoire par le dernier wagon, et tout au long du trajet, le maître «des années d'or» de la chanson kabyle avançait en traversant plateau par plateau. De l'amour à la politique en passant par la JSK, Lounis a su enivrer le public en jouant tantôt des chansons douces, tantôt des chansons rythmées. La piste réservée à la danse était très étroite et ne pouvait contenir le nombre important de danseurs. Aït Menguellet a chanté en vagues et a bercé les présents dans le berceau de l'histoire, de la cause amazighe et de l'amour. L'amour du pays, celui de la femme et de la vie. Une pause s'est imposée pour permettre à Lounis de reprendre son souffle. Un moment magique A son entrée pour la seconde partie du concert, le philosophe a enchaîné avec la chanson Achimi (pourquoi), un texte qui se veut être une lettre aux gouvernants en les exhortant à conduire à bon port le pays. La salle Atlas qui est un joyaux architectural a vibré avec les rythmes du chanteur. Dès les premières notes d'une chanson de paix, le toit de la salle s'ouvre pour porter un regard sur le ciel où «Dieu habite : oh dieu dans quel ciel tu vis», avec la chanson Aya sidi rebi anwa igueni dheg thetsilith. Le dernier wagon du train qu'a pris le chanteur était celui de l'au revoir Rouh dhi laman (pars en paix). A la fin du spectacle, nous avons interrogé trois catégories de fans. Aldjia, 78 ans, a déclaré : «Lounis est le fils préféré de la Kabylie, nous l'aimons et l'adorons de toutes nos forces.» Pour Malika, 37 ans, médecin, «c'est un moment magique, à chaque gala d'Aït Menguellet on retrouve la même ambiance et le même engouement, c'est un maestro, rien à dire». Enfin, pour Sofiane, 20 ans, «je n'existais pas encore lors du passage d'Aït Menguellet à la salle Atlas, mais Dieu merci je suis là aujourd'hui et je vous assure que c'est un réel plaisir de l'écouter et d'être là pour lui».