Le mouvement de grève enclenché par les 200 travailleurs de l'entreprise des travaux de viabilisation et d'aménagement (VRD Plus), en début de semaine dernière, s'est poursuivi durant la journée d'hier. Les travailleurs se sont rassemblés devant le siège de leur entreprise à Boumerdès pour exiger le payement de leurs quatre derniers mois de salaire. «Nous vivons un véritable calvaire… la plupart d'entre nous n'a pas de quoi nourrir ses enfants. Et à chaque fois que nous venons ici pour réclamer nos dus, on nous fait des promesses qui ne sont jamais suivies d'effet», se désolent des travailleurs exerçant au niveau du chantier des 40 villas EPLF de Boudouaou en dénonçant la sourdre oreille de leurs responsables. «Pour le moment, ils n'ont affiché aucune volonté de mettre un terme à la précarité dans laquelle nous vivons depuis plusieurs mois.» «Mercredi, le directeur et nos représentants nous ont demandé de rejoindre nos postes en contrepartie du versement du salaire du mois d'octobre et les 60% restant du mois dans un délai de dix jours maximum. Mais nous avions refusé en leur exigeant le payement de deux mois de salaire au moins», expliquent les grévistes. Récemment, un responsable de cette entreprise nous a indiqué que le payement des salaires des travailleurs dépend du recouvrement des dettes contractées par les maîtres d'ouvrage et plus particulièrement l'EPLF, dont dépendait VRD Plus auparavant. Certaines sources expliquent ce retard également par les difficultés financières que traverse l'entreprise depuis des années. Des difficultés aggravées, selon les mêmes sources, par «les dettes fiscales et parafiscales et le blocage des activités de l'entreprise pendant la période (plus de 15 mois) de la restructuration du groupe EPLF auquel on était affilié avant notre transfert vers le groupe Sogécor en novembre 2009». Une situation qui s'est répercutée sur l'état d'avancement des projets lancés par cette entreprise, tels que ceux entamés il y a plus de cinq ans au niveau des communes de Naciria, Tidjelabine, Boudouaou, Issers, etc. Aujourd'hui, les travailleurs soutiennent que seul un plan de charge et de mise à niveau pourra sauver leur entreprise de la faillite.