La junte arrivée au pouvoir au Niger depuis moins d'une semaine a annoncé que son chef devenait président pour une «période de transition», tandis que le chef d'Etat déchu, Mamadou Tandja, restait détenu dans une villa «luxueuse». Durant cette période, de nouvelles institutions seront créées, selon une ordonnance lue lundi soir à la radio publique. «Le CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie) est l'instance suprême de conception et d'orientation de la politique de la nation, il est dirigé par un président qui exerce les fonctions de chef de l'Etat, chef du gouvernement», selon l'ordonnance. Le chef d'escadron Salou Djibo, à la tête du putsch de jeudi, endosse le costume présidentiel. Le nouveau chef d'Etat «nomme par décret un Premier ministre et les membres du gouvernement et met fin à leur fonction», précise cette déclaration des militaires. La radio précise que l'ordonnance est relative à «l'organisation des pouvoirs pendant la période de transition». La durée de la transition n'est pas indiquée. Un «organe» sera créé sous l'autorité du président du CSRD et sera chargé de rédiger un code pénal et une nouvelle Constitution qui sera soumise au référendum pour son adoption, est-il encore ajouté dans cette ordonnance. Un Comité constitutionnel et une Cour d'Etat seront créés pour remplacer la Cour constitutionnelle et la Cour suprême, dissoutes après le coup d'Etat. Et un «Observatoire national de la Communication (ONC)» remplacera le Conseil supérieur de la Communication (CSC), également dissout. Dès leur arrivée au pouvoir, les militaires avaient suspendu la constitution très controversée d'août 2009, dissous le gouvernement et annoncé des élections à une date non fixée. Lundi après-midi, le Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad), une importante organisation réunissant syndicats et groupes de défense des droits de l'Homme, avait appelé «les militaires à tenir leur promesse de restaurer la démocratie dans les délais les meilleurs».