Dans sa dernière audience, le tribunal correctionnel avait à juger le cas d'un détenu placé sous mandat de dépôt pour détention de stupéfiants. Il a été condamné à 2 mois de prison ferme, alors que le procureur en a requis 6. Dans ce jugement, ce n'est pas la peine qui est mise en relief mais plutôt la tournure des faits durant le procès. A la barre, il a reconnu les faits qui lui ont été reprochés, ajoutant qu'il s'adonnait à la drogue depuis plus de 2 ans. Les magistrats ont voulu en savoir plus pour localiser d'autres ramifications et connaître la source d'approvisionnement. Après un moment d'hésitation, l'effronté inculpé lâche sèchement : «C'est mon père qui me l'achète !» Un silence glacial régna dans la salle où juges et assistance sont devenus perplexes et même le papa d'un certain âge, venu assister, a failli s'évanouir. Ce dernier une fois remis de ses émotions a été gentiment appelé pour témoigner : «Votre fils vous accuse de lui procurer du kif, est-ce vrai. ?» «Suis-je fou comme lui pour faire de telles choses insensées? C'est un toxicomane et malgré mes conseils, il n'a pas voulu préserver sa santé ni son argent. Il agit dans le pêché. Quant à vouloir me mouiller injustement, c'est impardonnable devant Dieu et les hommes. Le ciel m'est tombé sur la tête. Que les démons le jettent en enfer. Que toutes les malédictions s'abattent sur lui. Il gardera cela sur la conscience ! Me voyez-vous à mon âge ramener du poison à mon fils ? Et maintenant qu'il paie.» Le tribunal était bien convaincu de ces propos et en fin de procès père et fils prirent des directions opposées.