Un réseau spécialisé dans le trafic de ciment a été démantelé par les services du commerce de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Ce réseau qui brasse des milliards de centimes profite de la crise actuelle sur ce produit. La fermeture de l'usine de Aïn El Kebira dans la wilaya de Sétif pour travaux d'entretien a créé une tension sur le produit, qui a atteint 800 DA le sac, soit près du triple de son tarif habituel. Les conditions climatiques favorables à l'autoconstruction ont augmenté cette tension. Beaucoup de particuliers se plaignent des nouvelles charges qu'ils sont obligés de supporter, certains ont même été contraints à l'arrêt de l'édification de leurs maisons. Les entrepreneurs ne sont pas mieux placés. D'aucuns émettent des réserves sur la capacité de l'Etat à mener à bien les différents programmes de logement. La question se pose pour les délais mais aussi pour les coûts. Les entreprises de réalisation doivent mettre ce nouvel élément exogène dans l'estimation finale des projets. Le point de vente de l'ERCE qui distribuait 300 t par jour a reporté les commandes. Les clients habituels comme les entrepreneurs étaient orientés vers la cimenterie de Hammam Dhalâa, dans la wilaya de M'sila. L'affaire n'a pas révélé tous ses secrets Aux portes de l'usine, le trafic se développait. La direction du commerce de cette wilaya a envoyé à son homologue de Bordj Bou Arréridj les factures d'achat des clients de Hammam Dhalâa. Les contrôleurs locaux, qui ont comparé les documents reçus avec les factures de vente disponibles, ont noté un défaut de facturation pour le seul mois de février de l'ordre de 23,1 milliards de centimes. L'essentiel de cette fraude était concentré chez une seule personne, avec plus de 22 milliards de centimes. Les contrôleurs qui se sont déplacés chez le grossiste installé dans la commune de Bir Kasdali ont découvert des indices d'un grand trafic et même de prête-nom. Le grossiste en matériaux de construction était une fille célibataire, âgée de 35 ans. Les locaux par ailleurs inadaptés pour ce commerce étaient loués, et les factures de vente étaient absentes. Leurs soupçons ont été confirmés par la saisie de 20 t par la gendarmerie. Le produit qui était destiné à la même personne était dans la même situation. La coordination entre les différents services a encore une fois payé. Les contrôleurs avaient assez d'éléments pour préparer un dossier qui a été transmis à la justice. Mais l'enquête est loin d'être terminée. Il reste à savoir qui se cache derrière cette femme et surtout où est passé le ciment détourné.