Agathe Habyarimana, la veuve du président rwandais assassiné en avril 1994 et dont la mort est considérée comme le signal déclencheur du génocide dans le pays, a été interpellée hier dans l'Essonne, en France. Cette arrestation fait suite à une demande de Kigali, qui réclame son extradition, l'accusant d'être impliquée dans la planification du génocide rwandais. Agathe Kanziga, veuve Habyarimana, a été interpellée sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par les autorités rwandaises. Évacuée dès les premiers jours du génocide vers la France, puis installée dans l'Hexagone à partir de 1998, Agathe Habyarimana est souvent présentée comme membre de l'«Akazu», le premier cercle du pouvoir qui a fomenté le génocide, ce qu'elle nie. Son interpellation intervient cinq jours après la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali, la première d'un président français au Rwanda depuis le génocide. Au cours de cette visite, Nicolas Sarkozy et son homologue rwandais Paul Kagamé avaient scellé la réconciliation entre les deux pays après trois ans de brouille.