L'Algérie continue de dénoncer et de condamner la décision malienne de libérer le 23 février quatre terroristes en échange de l'otage français Pierre Camatte. Après la déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui a «dénoncé avec force l'attitude inamicale du gouvernement malien» , hier, le département de Mourad Medelci, par la voix de son directeur général des relations multilatérales, Dani Benchaâ, a indiqué, à ce sujet, que l'Algérie souhaite que la décision malienne de la libération de quatre terroristes ne se répète plus. «Nous souhaitons que cette initiative malienne ne soit pas répétée. Toute libération d'un terroriste pourrait, à ce stade-là, porter un danger supplémentaire à des victimes innocentes», a déclaré M. Dani à la Chaîne III. Mettant en relief la résolution 1905 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui criminalise le payement de rançons, l'invité de la radio a souligné que les Etats sont engagés pour respecter, observer et appliquer cette résolution. Evoquant la question des droits de l'homme, M. Dani a rappelé que l'Algérie applique, au sujet de l'abolition de la peine de mort, le système du moratoire depuis 1993. Dans ce cadre, il a relevé l'importance de la création des conditions d'une culture des droits de l'homme et d'un système de protection des victimes des droits de l'homme et leur prise charge. «Le Conseil des droits de l'homme (CDH) a un rôle à jouer. L'expérience de l'Algérie en matière de réconciliation nationale et de concorde civile est édifiante et reconnue à travers le monde et elle a eu des résultats extraordinaires», a rappelé M. Dani, soulignant l'importance du rôle de l'Algérie comme «acteur principal» dans ce débat. Sur ce plan, il a mis en exergue le débat sur la réforme du Conseil de sécurité. «Son élargissement pose des problèmes et ses enjeux sont importants. Nous sommes actifs dans la revendication, pour le continent africain, des postes aussi bien permanents que non permanents supplémentaires et communs.» De même que l'Algérie suit de près la réforme des Nations unies qui a créé, il y a plus de quatre ans, le Conseil des droits de l'homme, a-t-il ajouté, précisant à ce propos qu'à chaque fois qu'un pays a l'impression que l'objectif est plutôt politique et qu'il y a des tentatives d'instrumentalisation, il le dénonce et l'Algérie n'est pas le seul à le faire.