Le défenseur central des Verts, Antar Yahia, parle dans un entretien de sa situation dans son club de Bochum et bien évidemment de l'EN. Comment pourriez-vous décrire l'ambiance à Bochum en ce moment ? J'ai l'impression que l'ambiance au club est très bonne en ce moment. Le groupe vit bien. On reste sur trois matches sans défaite. C'est positif. Les conditions pour préparer les prochains matches sont excellentes. Vous n'avez pas joué lors des deux derniers matches de Bochum. Est-ce normal après votre blessure de revenir progressivement ? Je suis revenu de la CAN en janvier. J'ai démontré que j'étais prêt. Simplement, les autres défenseurs ont parfaitement saisi leur chance, et les résultats parlent pour eux. L'entraîneur ne veut pas faire de changements parce que nous sommes sur une bonne dynamique en ce moment. C'est le patron et il prend les décisions. A moi de remettre le bleu de chauffe à l'entraînement pour regagner ma place. Avez-vous discuté de cette situation et de votre avenir avec lui ? Personne n'a besoin de me dire qu'il faut que je continue à faire mon maximum. Je suis un combattant et je vais faire tout ce qu'il faut pour retrouver ma place. Je dois faire encore plus. Je respecte les décisions du coach. Vous attendiez-vous à remporter le titre de joueur arabe de l'année ? C'est un grand honneur d'avoir gagné cette récompense et j'en suis très fier. Il y a beaucoup de pays arabes, avec de très bons joueurs. C'est une reconnaissance de mon travail. Je termine devant Mohammed Aboutrika qui a remporté le prix l'an dernier. C'est un honneur pour tous les Algériens de remporter ce prix. Votre but décisif contre l'Egypte lors des barrages pour le Mondial 2010 a-t-il été décisif selon vous pour remporter ce prix ? Je pense qu'il faut être honnête. On m'a dit que j'étais second avant que je marque ce but. Aider l'Algérie à se qualifier a évidemment été décisif. Depuis ce but, vous êtes un héros national dans votre pays... J'ai toujours eu une très bonne relation avec les supporters algériens au cours de ma carrière internationale. Marquer le but qui a aidé mon pays à se qualifier pour la prochaine Coupe du monde m'a probablement rendu encore plus populaire. C'est aussi pourquoi je ne pouvais pas me retirer de la CAN. Je ne serai jamais capable de tourner le dos à l'équipe nationale. Pouvez-vous revenir sur ce match qui est désormais dans toutes les mémoires de l'Algérie contre l'Egypte (1-0) ? Je suis un joueur très volontaire. L'Egypte a remporté le match au Caire (2-0), mais elle ne l'a pas fait de façon équitable. J'étais en colère après le match et j'étais déterminé à me venger. J'ai utilisé toute ma force sur cette frappe. Ce but m'a donné une sensation incroyable et m'a donné une grande fierté auprès du peuple algérien, qui n'attendait que cela. L'Algérie a perdu la dernière rencontre contre l'Egypte 4-0 lors de la dernière CAN. Est-ce inquiétant avant le Mondial ? C'est toujours plus facile de jouer un match quand vous souhaitez vous venger. L'Egypte voulait désespérément gagner, alors que nous étions déjà contents de notre qualification pour la Coupe du monde. Après, rien ne s'est passé comme nous voulions. L'arbitre n'a pas facilité notre tâche en expulsant rapidement un joueur. Ensuite, nous avons terminé à 9 et pris trop de buts. Nous avons perdu nos nerfs. Chaque Africain sait que c'est très difficile de jouer contre l'Egypte. Zlatko Dedic, votre coéquipier slovène à Bochum, a aussi marqué un but décisif pour aider son équipe à la Coupe du monde. Avez-vous fêté cela ensemble ? Je l'ai appelé juste après le coup de sifflet final alors que j'étais encore au Soudan. J'ai vu son but quand j'étais dans ma chambre d'hôtel. Il célébrait encore la qualification dans le vestiaire quand j'ai laissé un message sur son téléphone. Nous étions tous deux très heureux. Vous jouez pour l'équipe nationale depuis plusieurs années maintenant. Comment l'équipe a évolué depuis 2003 ? Nous avons commencé avec beaucoup de jeunes joueurs et perdu notre quart de finale contre le Maroc lors de la CAN 2004. Chaque joueur a pris conscience depuis de ses qualités pour devenir un meilleur joueur. Nous avons trouvé des clubs européens où nous avons pu prouver notre valeur. Nous avons désormais beaucoup de potentiel et de qualité dans notre équipe actuelle. Une autre force en nous, c'est que nous aimons tous notre pays de tout cœur. Nous sommes prêts à faire tous les sacrifices pour notre pays et nous pouvons battre n'importe quel adversaire. Quelles sont les ambitions de l'Algérie pour l'Afrique du Sud ? Pouvez-vous sortir de la phase de groupes lors de la Coupe du monde ? Nous avons une bonne équipe et nous n'irons pas en Afrique du Sud pour des vacances. Toutefois, nous avons des adversaires très forts dans notre groupe. Toutes les équipes qui se sont qualifiées sont de solides équipes. Nous avons nos chances face à la Slovénie et aux Etats-Unis pour aller en huitièmes de finale. Ce ne sera pas facile mais tout est possible dans le football. Nous avons déjà montré que nous sommes prêts pour réaliser un nouvel exploit.
Vous estimez donc que l'Angleterre est au-dessus du lot... Il est impossible de nier que les Anglais sont favoris de notre groupe. Après, il n'est jamais facile de jouer avec ce statut. Vous allez probablement faire face à Wayne Rooney lors du match contre l'Angleterre... Je suis vraiment impatient de cela. J'ai aussi aimé jouer contre Didier Drogba lors de la dernière CAN. Jouer contre des joueurs de haut niveau comme eux est l'occasion idéale de montrer ce que vous êtes capable. Chaque petit détail est important dans les duels et c'est un défi de prouver votre valeur contre un tel joueur.