Alors que la grève initiée par le Cnapest et l'Unpef est entrée depuis mardi dans sa deuxième semaine avec un taux de suivi «paralysant» de 94% selon les syndicats autonomes qui affichent contre vents et marées, une détermination sans précédent, un jugement en référé ordonnant l'arrêt immédiat de la grève et la reprise des cours a été rendu mardi, affichant ainsi les intentions de la tutelle. Un statu quo qui risque de mener droit vers une situation autrement plus catastrophique. Même si les deux entités syndicales affirment respecter les lois et la justice de la République, elles décident de se mobiliser autour de leur plateforme de revendications en attendant que les notifications de ce jugement leur parviennent. «Pour l'instant, aucune décision de justice ne nous est parvenue», a affirmé Messaoud Boudiba, chargé de la communication au sein du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), joint hier par nos soins. La même voix explique que c'est bien la base qui a décidé de cette grève, et la décision de surseoir à ce mouvement lui appartient également. En ce sens, dira-t-il, «la décision ne nous concerne pas directement en tant que responsables syndicaux.» Pour lui, les enseignants ne sont pas contre les décisions de justice. «Nous avons toujours respecté la justice de notre pays», expliquera-t-il, tout en dénonçant les moyens de pression exercés par la tutelle qui, «au lieu d'essayer de répondre positivement aux revendications légitimes des enseignants, utilise d'autres moyens qui ne l'honorent en rien». Ces différentes formes de pression ne font, selon lui, que consolider la détermination des enseignants à aller jusqu'au bout de leur action. D'ailleurs, notre interlocuteur évoque un taux de suivi record de la grève qui tourne autour des 90%. Le même constat est fait par l'Unpef dont le président Saddek Dziri a affirmé : «Nous n'avons pas reçu notification de ce jugement». confirmant que la grève qui a déjà entamé sa deuxième semaine est bel est bien maintenue, Saddek Dziri estime que la tutelle doit donner des réponses concrètes aux revendications des enseignants, «au lieu d'exercer des pressions et des intimidations sur nous qui n'entament en rien notre détermination mais qui risquent de compliquer les choses». Interrogé sur les «assertions» du Syndicat national des travailleurs de l'éducation selon lesquelles tout ce qui intéresse les syndicats grévistes, c'est l'argent des œuvres sociales, Messaoud Boudiba est catégorique : «C'est une autre forme de pression», fait-il savoir, en invitant ses détracteurs à voir la réalité du terrain. «La réponse est sur le terrain. Les enseignants ont bien compris ces manœuvres et restent plus que jamais déterminés», affirme-t-il. Le ministère, quant à lui, par la voix de son conseiller à la communication, estime avoir répondu favorablement à toutes les revendications des syndicats grévistes.