Comme prévu, c'est à la capitale du Djurdjura d'accueillir la 10e édition du Festival du cinéma amazigh qui se tiendra du 15 au 20 du mois en cours à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il élira ainsi domicile à Tizi Ouzou après une expérience itinérante qui aura duré, faut-il le rappeler, plus de dix années. Le commissaire du festival, El Hachemi Assad, en compagnie du directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, ont animé, durant la matinée de jeudi matin, une conférence de presse à la ville des Genêts. Après avoir fait un aperçu sur la jeune histoire du festival et les dures conditions de sa création, pour être enfin institutionnalisé par l'Etat en 2005, le conférencier reviendra sur la présente édition. «Nous espérons faire de l'édition de cette année un saut qualitatif et professionnaliser ce festival. Notre expérience itinérante était tellement riche. D'ailleurs, la dixième édition aura un cachet d'anniversaire. Maintenant, il est temps de le sédentariser pour lui donner une dimension d'envergure», dira M. Assad. Le programme concocté pour cet évènement culturel international est aussi riche en activités cinématographiques, littéraires et artistiques. De ce fait, le septième art d'expression amazighe, dans toutes ses variantes linguistiques, prendra des ailes, pour ainsi dire. Au préambule du festival, soit le 14 mars, un colloque sera organisé et consacré à l'un des piliers de la littérature algérienne, Mouloud Feraoun en l'occurrence. Le lendemain, premier jour des activité, c'est un documentaire moyen métrage sur la vie de Feraoun, réalisé par Ali Mouzaoui, qui sera projeté en hors compétition, la matinée. Le soir, pour l'ouverture officiel du festival, un spectacle artistique sera assuré par trois émérites chanteurs qui ne sont autres que Cherif Kheddam, Lounis Aït Menguellet et le Néo-Zélandais Greame Allwright. Selon les organisateurs de cette manifestation, pas moins de 73 films amazighs ont été réceptionnés. Les membres du comité de sélection n'ont retenu que 12 films pour la compétition, dont les synopsis ont été déjà présentés : 4 courts métrages, 3 longs métrages et 5 films documentaires. En panorama, 14 productions ont été aussi retenues. 10 films documentaires, 2 longs métrages, 1 court métrage et 1 film d'animation. Le jury, qui aura l'ambivalente tâche de sélectionner le meilleur film pour le trophée de l'olivier d'or, est composé de 9 membres venus d'horizons cinématographiques divers. Cette année, c'est le cinéma roumain qui est à l'honneur. L'exclusivité de la 10e édition sera la projection des films inédits en tamazight de la télévision algérienne. Deux noms connus dans le monde artistique seront invités d'honneur. Il s'agit de Mohamed Hilmi et Kamel Hamadi. En fait, d'autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou - Aïn El Hammam, Draâ Ben Khedda et Tigzirt - auront, elles aussi, droit à des projections de films par des cinébus. Par ailleurs, pour le bon déroulement des festivités, des moyens humains et matériels colossaux seront mobilisés. 260 festivaliers y prendront part. Le coût de cette manifestation est estimé à 8 millions de dinars, dont une bonne partie est financée par l'Etat et la télévision algérienne. Cette dernière a contribué avec 1,5 million de dinars. A ce sujet justement, le commissaire du festival regrette l'inexistence d'aides pour le secteur de la culture dans notre pays. «On préfère seulement l'aide au sport», regrette-t-il.