Eté comme hiver, l'eau potable manque à Harouka, village le plus proche du chef-lieu de la wilaya, à 4 km seulement de la ville de Tizi Ouzou et une vingtaine de km du barrage de Taksebt. Les habitants de Harouka, en interpellant à maintes reprises les autorités locales, et ayant procédé même parfois à des fermetures de la route pour se faire entendre, ne savent plus à quel saint se vouer ni à quelle porte frapper. Toutes les promesses qui leur ont été faites, ne sont, pour le moment, que des paroles en l'air, pour reprendre ainsi les propos d'un villageois. Depuis des années, ils vivent presque sans eau. Ce liquide ne coule plus des robinets. Pour s'approvisionner en cette denrée alimentaire vitale, les citoyens doivent aller la chercher avec leurs propres moyens dans les régions limitrophes. «Moi au moins, je possède un véhicule pour m'approvisionner en eau. Ceux qui n'ont pas cette chance sont obligés d'acheter de l'eau ! Sinon de se débrouiller autrement», nous déclara Saïd, un autre habitant de Harouka, d'un air empreint de dépit et de révolte. La liste des carences et des revendications émise par les représentants de ce village aux élus locaux, est encore longue. Ils réclament, en effet, la réfection du réseau routier, qui est effectivement dans un état de délabrement et de dégradation très avancé. Les routes parsemées de nids de poules et baignant dans la gadoue transforment la circulation en un calvaire aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons, notamment en saison hivernale. Les jeunes réclament de leur côté leur part de développement à l'instar des autres communes de la wilaya. «Notre village manque de tout. Aucun lieu de loisir n'est disponible. Pourquoi ne réalise-t-on pas une aire de jeu, un foyer pour les jeunes, une bibliothèque ? Ça ne coûte pas grand-chose pourtant. On est victimes d'une marginalisation qui ne dit pas son nom», fulmine Samir, un jeune de Harouka. Quant au problème du chômage, c'est une autre histoire. L'espoir des jeunes de ce village est suspendu à un hypothétique visa qui les éloignerait de cette misère. Enfin, les jours s'alternent et se ressemblent à Harouka et les villageois commencent à perdre patience.