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Réunions des ministres de l'Intérieur et des états-majors de l'armée en avril à Alger Les pays du Sahel passent à l'offensive dans la lutte antiterroriste
«Nous sommes déjà dans la logique d'activation des mécanismes de lutte antiterroriste en notre possession pour faire face à la menace d'ordre sécuritaire qui prévaut dans la région du Sahel». C'est le propos qui revenait tel un leitmotiv lors de la conférence de presse qu'a animée M. Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines dans la soirée d'avant-hier au Sheraton d'Alger, pour communiquer les conclusions de la rencontre des 7 ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel. Le représentant du gouvernement algérien qui a convoqué en urgence une conférence ministérielle des sept pays du Sahel soutient que l'événement a été une grande réussite pour l'ensemble des participants. Certes, le rythme suivant lequel se sont déroulés les travaux tient du marathon étant donné que les sept ministres des AE se sont concertés à huis clos très tôt mardi pour n'achever leurs travaux qu'à la nuit tombée. La concertation a porté sur deux volets importants : le premier a été consacré à l'évaluation de la menace terroriste et la connexion entre ce fléau et les réseaux de grand banditisme versés dans le trafic d'armes et de la drogue, le second a porté sur l'urgence d'actionner une sorte de Plan Marshal pour le développement socioéconomique des populations démunies de la région du Sahel. Etant admis que sans la sécurité et la stabilité de la région, tout effort de développement serait vain, il a été décidé d'un commun accord entre les participants de passer à l'offensive en matière de coopération dans les domaines militaires, de sécurité et de renseignements en vue de juguler définitivement la menace terroristes dans la région sahélo-saharienne. Ce qui n'est pas peu dire, vu qu'il est prévu la tenue en avril prochain à Alger d'une rencontre regroupant les ministres de l'Intérieur. Une seconde rencontre est aussi programmée pour le même mois, toujours à Alger, qui réunira les chefs d'états-majors des armées des pays concernés. Selon le ministre Abdelkader Messhel, «on en est déjà au passage à l'acte en termes de lutte antiterroriste suivant une coopération opérationnelle et plus raffermie des pays du Sahel». Les deux réunions qui devront se succéder prochainement à Alger offriront l'opportunité d'un échange approfondi en matière de renseignements et même la possibilité d'œuvrer à la mise en place d'un plan visant l'émiettement des structures d'Al-Qaïda dans les pays du Sahel. Lutte antiterroriste et refus d'ingérence étrangère Les résolutions adoptées au terme de la réunion des 7 ministres des AE des pays du Sahel sont au nombre de 16, répertoriées dans un communiqué transmis aux représentant des médias. Outre la décision de convoquer deux réunion d'extrême importance le mois prochain à Alger, l'une devant concerner les ministres de l'Intérieur, l'autre les chefs d'états-majors des armées des 7 pays, il a été également mis en exergue «la nécessité d'adhésion et de mobilisation des populations locales dans la lutte contre le terrorisme et autres formes de criminalité transfrontalière». «L'apport et l'appui des populations locales dans ce domaine est un grand atout», a dit M. Messahel qui n'a pas manqué par ailleurs de faire part d'une précision de taille en affirmant solennellement que les sept pays du Sahel ont la primauté en matière de traitement des questions sécuritaires les concernant. Une décision qui en dit long sur la détermination de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie, de la Libye, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso de réfuter catégoriquement toute forme d'ingérence en matière de lutte antiterroriste sur leurs territoires respectifs. Un tel engagement a fait l'objet d'un consensus entre les ministres des affaires étrangères des sept pays de la région du Sahel. Ces derniers ont aussi lancé un appel à l'endroit de la communauté internationale en vue de l'application de tout l'arsenal juridique et de toutes les résolutions entérinées par le conseil de sécurité de l'ONU en matière de lutte contre le terrorisme. Interrogé par ailleurs sur la sortie de la France et des Etats-Unis qui ont rendu publics des communiqué dans lesquels les deux pays disent se féliciter de la tenue à Alger d'une concertation entre responsables des pays du Sahel pour contrer le terrorisme, M. Messahel mettra en valeur les vertus de la coopération internationale en matière de lutte antiterroriste, tout en insistant une fois de plus sur le refus d'ingérence. Le représentant du gouvernement algérien fera comprendre aussi que notre voisin de l'ouest, le Maroc, n'a pas trop à se plaindre s'il n'a pas été invité à prendre part aux travaux de la conférence ministérielle. Ceci pour la simple et bonne raison, argue M. Messahel, que géographiquement parlant, le Maroc ne figure pas dans la zone sahélo-saharienne.
Condamnation unanime du paiement des rançons En parlant de la France, il est utile de rappeler que la république de Sarkozy a libéré de manière peu orthodoxe un otage français détenu par les sbires d'Al-Qaïda au Mali. Il s'agit d'une opération qui a foulé aux pieds un des principes sacro-saints en matière de lutte contre le terrorisme consistant à ne pas payer de rançons aux terroristes faisant de la prise d'otage d'étrangers leur principale source de financement de leurs activités criminelles. Ce principe a été une fois de plus réitéré lors de la conférence ministérielle des pays du Sahel, informe encore M. Abdelkader Messahel. «Nous avons condamné de manière sans équivoque le paiements des rançons», a-t-il martelé. «Les conclusions des travaux comprennent aussi l'obligation pour chacun des pays de respecter les résolutions du conseil de sécurité de l'Onu dans le domaine de la lutte antiterroriste, de même que les accords qui nous lient en tant que pays membres de la région», a-t-il encore souligné. Ce qui, dans un passé récent, faisait l'objet de véritables divergences entre les pays du Sahel en termes de positions affichées face au fléau du terrorisme semble ne plus avoir droit de cité à la suite de cette conférence des ministres de AE qui s'est tenue à Alger. C'est que le différend entre l'Algérie et le Mali, qui s'est traduit notamment par la convocation de notre ambassadeur à Bamako, a trouvé sa solution à l'occasion de la conférence des ministres des AE, selon les dires de M. Messahel. L'on parle d'ores et déjà d'un probable retour de notre ambassadeur au Mali, Abdelkrim Ghrieb, qui devra regagner son poste incessamment à Bamako.