L'Algérie a importé pour 434 millions de dollars de bois en 2009, soit une baisse de 14,64% par rapport à 2008 (508,44 millions de dollars), selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). La réduction de cette facture est due à la substitution du bois par d'autres produits, comme le PVC et l'aluminium, notamment dans le secteur du bâtiment. Le pays importe en moyenne pour 300 à 320 millions de dollars de bois annuellement, selon une étude française du marché du bois en Algérie, pour des besoins d'investir dans ce créneau. L'industrie du bois réalise en moyenne un chiffre d'affaires de pas moins de 12 milliards de dinars (12 millions d'euros), indique-t-on de même source. Localisant la provenance du bois importé par l'Algérie, l'étude indique : «Une part importante des importations de bois tendre (résineux) provient des pays nordiques (Finlande ou Suède) ou de Russie. Le chêne et le hêtre sont importés d'Europe, les bois tropicaux d'Afrique et d'Asie.» Les exportations françaises de bois à destination de l'Algérie ont diminué de 29% en 2003. Actuellement, la France est le 7e pays fournisseur de l'Algérie et occupe moins de 5% de parts de marché. Annuellement, la demande est estimée à 1,5 million de mètres cubes alors que la production locale ne peut satisfaire que 15% de cette demande. Ce qui a fait que l'importation du bois avait enregistré des factures astronomiques, jusqu'à 508,44 millions de dollars en 2008, en raison des besoins notamment dans le cadre des chantiers initiés par l'Etat, le secteur du bâtiment avec la réalisation d'un premier programme quinquennal 2005-2009 de plus d'un million de logements suivi d'un autre programme 2010-2014 d'un million de logements sans parler des constructions du privé. Bâtiment : le PVC et l'aluminium pour mettre un terme au gaspillage du bois Les chantiers d'habitat accaparent, à eux seuls, plus de 70% des importations de bois. De plus, ils gaspillent énormément cette matière, particulièrement dans son utilisation dans le coffrage. En dépit des actions entreprises par les pouvoirs publics visant à sensibiliser les constructeurs sur les bienfaits de l'emploi des coffrages et étaux métalliques qui offrent des durées d'amortissement beaucoup plus longues que le bois, les constructeurs continuent à utiliser du bois au plus fort coût. Par ailleurs, l'entrée massive de logements ou chalets en bois dans la production de logements en Algérie devait croître la demande. Toutefois, d'autres matériaux ont intégré le marché algérien, notamment dans la menuiserie pour logements résidentiels. Il s'agit du PVC produit localement, pour une capacité de 30 000 tonnes, alors que les quantités importées de Turquie et de Chine sont méconnues. Ce produit présente des avantages qui réduiraient les coûts à long terme puisque sa durée de vie est de plus de 50 ans. L'autre matériau est l'aluminium, l'usine qui se trouve à Béni Saf (Témouchent) entrera en production en 2011. Elle est réalisée par un consortium constitué de la compagnie de développement Moubadala (Moubadala Development Company), Dubai Aluminium (Dubal), et un consortium algérien composé de Sonatrach et de Sonelgaz. Elle aura une capacité de production de 700 000 tonnes par an. Par ailleurs, une seconde aluminerie, d'une capacité de 1,5 million de tonnes par an, a été annoncée en 2008 par le groupe Cevital, en partenariat avec le canadien Rio Tinto Alcan, et devrait voir le jour au plus tard en 2015. Donc, verra-t-on l'importation du bois chuter d'ici-là ? Enfin, le bois est utilisé dans les scieries, en grande quantité aussi, dans différentes industries dont celle du papier ainsi que dans la fabrication des meubles.