La wilaya a distribué 13 800 logements depuis 2004. Jusqu'en septembre 2006, la capitale compte un programme global de près de 91 600 unités à construire, dont 84 759 sont en cours de réalisation en janvier 2010. La mise en chantier de ce plan a connu beaucoup de retard à cause, entre autres, du désintérêt des entreprises nationales de réalisation à prendre ces projets. Ces derniers ont été confiés aux entrepreneurs chinois. La grande pression que subissent actuellement les autorités locales (wilaya, wilayas déléguées) sur la distribution de logements est la conséquence directe du retard mis dans la concrétisation des projets inscrits dans le secteur. Devant l'importance de la demande en la matière, l'annonce faite par la wilaya de distribuer 10 000 logements sociaux, entre mars et octobre 2010, a ravivé les tensions dans les quartiers d'El Madania et de Sidi M'hamed entre autres. Ce quota n'allait pas répondre à toutes les sollicitations. Aussi, la population mal logée tente «un passage de priorité» en provoquant le désordre public. La demande en logement sans cesse grandissante contraste nettement avec le rythme de la réalisation des programmes disponibles. A l'occasion de la tenue, le 10 mars, de la première session annuelle de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), le wali Mohamed Kébir Addou a déclaré que depuis 2004, 13 800 familles avaient été relogées, dont 5000 familles occupaient auparavant des baraques (El Harrach, Bourouba…). En six ans, il y a eu donc la distribution de 13 800 logements de type social et social participatif (LSP). Pourtant, les projets ne manquent pas. Dans le domaine de l'habitat, la wilaya compte, au 30 septembre 2006, un programme global de 91 574 unités, a-t-on annoncé dans un communiqué à l'issue de l'audience accordée par le président de la République à M. Addou, «en marge des auditions des membres du gouvernement» organisées en 2006. L'argent est disponible aussi. Dans le même communiqué, il est dit que la capitale disposait, à septembre 2004 (en référence à l'année de l'installation du wali), au titre du programme de développement, d'une enveloppe financière d'un montant de plus de 110 milliards de dinars et 74 milliards de dinars pour le secteur de l'habitat. «A cette même date, le reste à réaliser avoisinait le seuil de 52 milliards de dinars correspondant à un portefeuille important de projets demeurés non lancés», ajoute le communiqué. Ainsi, jusqu'en septembre 2006, la première ville du pays dispose d'un programme de près de 91 600 logements. Le 2 mars, au cours d'une visite conduisant des membres de l'APW à différents projets, la direction du logement de la wilaya a révélé que, jusqu'au 1er janvier 2010, 84 756 unités sont en cours de construction, dont 35 000 unités destinées à l'éradication des bidonvilles. Selon la même direction, «12 282 logements ont été construits entre 2005 et 2009». Autrement dit, le gros du programme initial reste à livrer. Il apparaît clairement que le problème auquel la wilaya fait face dans ce secteur, c'est la difficulté de lancer les projets. Pour preuve, une grosse part des appels d'offres émis dans ce sens par les différents OPGI impliqués dans la réalisation du programme étaient souvent déclarés infructueux. Durant leur visite des 2 et 3 mars, les élus à l'APW n'ont vu que des Chinois dans les chantiers.