Après six jours de compétition, le 10e Festival du cinéma amazigh qui a été marqué par beaucoup de manques, s'est achevé samedi soir à la maison de la culture de Tizi Ouzou. Le verdict est enfin tombé. C'est le film Itto Itrit ( Etoile du matin) du réalisateur marocain Mohamed Oumouloud Abazzi, un long métrage de 112 minutes, qui a remporté le prix de l'Olivier d'or de cette édition. Ce long métrage a gagné le trophée haut la main, comme attendu, car étant la seule production ayant fait sensation lors de cette édition aussi bien chez le public que chez les membres du jury. En effet, huit voix sur les neuf qui composent le jury ont voté pour ce film. C'était un peu prévisible, car dès le premier jour de la compétition, après sa projection, c'était l'avis de tous ceux qui ont suivi ce festival. L'histoire du film est tirée de faits réels qui se sont déroulés au moyen Atlas, au Maroc, durant les années 1950. Il raconte l'amour impossible d'une jeune adolescente avec son ami d'enfance, avec tous les tabous qui émaillaient la société berbérophone marocaine de l'époque. Ses parents ont décidé autrement en la mariant de force avec un homme qui revenait de la guerre d'Indochine. Ceci au moment où le peuple marocain clamait le retour de leur roi au pouvoir. Durant la nuit de noces, le mari a assassiné sa jeune épouse après avoir découvert qu'elle n'était pas vierge. L'heureux réalisateur, Mohamed Abbazi a reçu le trophée des mains du comédien Mohamed Hilmi. Il déclarera, avec émotion, devant une salle archicomble : «Je remercie mes frères algériens pour tout ce qu'ils font pour la promotion de la langue tamazight. J'espère que notre pays accueillera un jour, à son tour, les cinéastes algériens». D'autres trophées ont aussi été décernés. Selon M. Akli Tadjer, président du jury, beaucoup de distinctions ont été décernées. Le prix de l'Olivier d'or du court métrage a été décerné au réalisateur Amar Belkacemi pour son film Dyhia, celui du meilleur film documentaire a été attribué à Abderezak Larbi Cherif pour son film Kamal Hamadi. Le prix spécial du jury a été décerné au réalisateur Rabie Ben Mokhtar pour Tiln Hinan, la légende des Touareg. La soirée a été clôturée par un spectacle du chanteur-poète kabyle Lounis Aït Menguellet en présence de nombreuses personnalités de la culture et des arts.