Le film Itto Titrit (l'étoile du matin) met en relief les traditions et les tabous qui entouraient, jadis, les femmes dans la société. Le film marocain, Itto Titrit (l'étoile du matin), du réalisateur Mohand Oumouloud Abazi, en lice dans la 10e édition du festival du film amazigh, a été projeté avant-hier en soirée, en présence d'un public nombreux, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il s'agit, en fait, d'une histoire tournée dans une région berbère du Maroc. Elle met en relief les traditions et les tabous qui entouraient jadis les femmes, notamment la question de l'honneur. Cela étant, le scénario du film concorde parfaitement avec les durs moments que subissaient les femmes dans une société très « exigeante ». D'ailleurs, lors des débats, à la fin de la projection, le réalisateur a précisé que le film relate des scènes qu'il a vues il y a 60 ans. « ça m'a marqué. C'est pour cette raison que j'ai fait ce film qui était à l'origine un roman », dira le réalisateur, qui ajoutera que ce film a été tourné dans des conditions très difficiles. « Quand j'étais enfant, j'étais vraiment touché par les comportements de la famille à l'égard de la femme », poursuit-il. « De 1953 à 1957, le peuple se mobilise pour exiger le retour du sultan Mohamed V, exilé par les occupants. Le mot liberté est sur toutes les lèvres et fait rêver plus d'un. Une petite bourgade de l'Atlas s'agite et se met à rêver (…). Quant à la petite fille Itto Titrit ou l'étoile du matin, elle rêve de briser les tabous qui l'empêchent d'accéder à l'école, s'asseoir côte à côte avec son amour d'enfance, d'arracher le droit de décider de son destin et de mettre fin à la dictature de l'homme », lit-on dans le synopsis de ce long métrage. Lors des débats avec le réalisateur et l'acteur principal dans le film, un intervenant a estimé que dans le film, la femme est vraiment stigmatisée par l'homme, chose qui, selon elle, fait que les choses risquent de ne pas changer avec la diffusion de ce genre de produits. Et pour répondre, le réalisateur a expliqué et soutenu que le film vient justement pour dénoncer la ségrégation, mais pas pour faire l'apologie des hommes qui condamnent la femme. Par ailleurs, hier, durant la matinée, on a assisté à la projection des films Tinhinan de Yahia Mozahem et Thira Temara d'Ahmed Djenadi. Durant la soirée, les produits Kamel Hammadi Ger Yenzizen et Dihia, réalisés respectivement par Abderzak Larbi Cherif et Omar Belkacemi, étaient à l'affiche.