Après avoir annoncé leur intérêt pour le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), les Allemands n'écartent pas la possibilité d'investir dans l'agriculture en Algérie, a indiqué hier à Alger le ministre délégué à l'Economie du Land Baden-Württemberg, Dr Hans Freudenberg. C'est lors d'une conférence de presse tenue en marge de l'ouverture de la bourse de coopération algéro-allemande, organisée par la Chambre de commerce et d'industrie AHK, que M. Freudenberg, accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires et de professionnels dans des domaines technologiques et d'innovation dans le secteur du BTP, a fait part, en réponse à une question sur les exportations de produits agroalimentaires du Land vers l'Algérie, de la «possibilité de coopérer» dans le domaine agraire car la ville de Mannheim, située dans le Land du Baden-Württemberg (un des 16 Etats en Allemagne), est spécialisée dans la fabrication de machines agricoles sur la base d'une technologie satellite de pointe» et qu'éventuellement, les entreprises allemandes pourraient transférer vers l'Algérie. Il a souligné que «le Land (Etat) est industriel mais il a aussi une vocation agricole». Jusque-là, faut-il le signaler, les investisseurs allemands ne se sont pas intéressés à l'agriculture en Algérie ni d'ailleurs au secteur de l'agroalimentaire, néanmoins les deux secteurs complémentaires sont porteurs, d'autant qu'avec la décision récente du gouvernement d'interdir l'importation de produits alimentaires, l'investissement reste la seule alternative. M. Freudenberg n'a pas donné plus de détails sur les ambitions des entreprises allemands du Land dans ces domaines mais en parlant des machines agricoles produites dans son pays et notamment du souhait que la coopération avec l'Algérie ne se limitera pas au commerce, il pourrait s'agir éventuellement d'investir dans le montage ou la fabrication de ces machines en Algérie. D'ailleurs, par le passé, les Allemands n'ont pas caché leur intérêt pour la viticulture en Algérie. Les Allemands veulent construire des logements à efficacité énergétique Interrogé sur le type de transfert technologique effectif qu'apporterait son pays au secteur du BTP, le ministre délégué à l'Economie du Land a expliqué que les entreprises allemandes souhaitent intervenir dans la construction de logements et locaux à efficacité énergétique. Dans ce sens, ils aborderont la question sur deux niveaux en proposant, d'une part, une politique d'économie d'énergie passive en construisant de façon à organiser une consommation d'énergie la plus basse possible. D'autre part, cette efficacité énergétique peut s'articuler autour de l'utilisation d'énergie alternative avec la mise en réseau de la production d'électricité à partir de l'énergie solaire ou à base d'hydrogène avec une technologie de pointe pour la mise sur le marché international que les Allemands mettront à la disposition de l'Algérie. Il est utile de rappeler que l'Etat va se lancer dans la réalisation de logements à économie d'énergie. A cet effet, un projet pilote de 600 logements est sur le point de démarrer. Ainsi, l'Algérie a opté pour la construction à économie d'énergie de tout le bâtiment, c e qui a incité les Allemands à s'y intéresser de près non seulement pour la réalisation de logements mais aussi des infrastructures médicales, selon l'invité de AHK. Pour l'instant, les entrepreneurs allemands prospectent le marché algérien et sont encore en phase d'évaluation des potentiels investissement, a noté le DG de l'AHK, Andreas Hergenröther, lors de la conférence de presse, avant d'annoncer la rencontre avec le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, ainsi que celle avec le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Hamid Temmar, cet après-midi. La délégation accompagnant le ministre délégué à l'Economie du Land du Baden-Württemberg est composée des PME spécialisées dans le bâtiment, des bureaux d'études d'ingénieurs civils et des architectes. Il s'agit des entreprises Albert Sperber GmbH, Hauraton GmbH, Ingenieurbüro Werner+Balci et Nattler Architekten. Enfin, questionné sur les dernières mesures prises par le gouvernement algérien en matière d'écomomie, M. Freudenberg répondra : «Nous sommes en attente de voir l'impact de ces mesures sur les investissements allemands en Algérie», en insistant sur le fait que son pays vise un partenariat «durable», une coopération à «long terme» et ne se limitera pas au commerce et à l'exportation de services uniquement, «mais aussi et avant tout au transfert de la technologie et d'échange de savoir-faire».