L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a entamé lundi une visite en Algérie dans le cadre d'une tournée en Afrique du Nord. M. Ross a affirmé dimanche dans les camps de réfugiés sahraouis que sa tournée dans la région tend à définir les prochaines étapes pour la recherche «d'un règlement pacifique consensuel devant garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité». «Il est clair que les positions (des deux parties en conflit, Maroc et Front Polisario) sont encore très éloignées, et le but de cette tournée est de demander à tous de me rejoindre dans la médiation et la réflexion sur la voie à suivre pour sortir de l'impasse actuelle», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Le responsable onusien, qui avait achevé samedi une visite de deux jours au Maroc où il a été reçu par le roi Mohammed VI, a exprimé sa ferme conviction qu'«avec la foi de tous, nous parviendrons à trouver une solution à la question qui a pesé de son poids sur la région depuis 35 ans». A son arrivée lundi à Nouakchott, Christopher Ross a reconnu que «les négociations qui devraient ouvrir la voie à une solution politique mutuellement acceptée sont dans l'impasse et on est appelé tous à réfléchir pour trouver la meilleure façon de sortir de cette impasse». En février, des pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario, tenus près de New York, se sont achevés sans parvenir à un accord, avait indiqué M. Ross dans un communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre, deuxième du genre après celle tenue à Dürnstein (Autriche) en août 2009. Il avait précisé que les deux parties en conflit ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les négociations «dès que possible». Le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est considéré comme territoire non autonome par les Nations unies depuis 1966. La résolution 1871 du Conseil de sécurité de l'Onu demande aux deux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, «sans conditions préalables et de bonne foi», en vue de parvenir à une «solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Sur un autre plan, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a dénoncé les manipulations du gouvernement français qui, a-t-il dit, «orchestre un grave complot de nature à entraîner un dérapage dangereux» dans la région, et soutient avec le gouvernement espagnol la position de l'actuel gouvernement marocain contre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans une déclaration à la presse dans la nuit de lundi à mardi au camp des réfugiés 27 Février, M. Abdelaziz a affirmé que le «complot de la France mènera à un dérapage dangereux comme celui de 1975 lorsqu'elle avait convaincu le défunt souverain marocain, Hassan II, et Mokhtar Ould Dada et par la suite le roi d'Espagne à signer la convention de Madrid pour diviser le territoire du Sahara occidental et son peuple», à l'origine d'une guerre qui dure depuis 35 ans.