Le président Obama n'aura pas eu le temps de fêter convenablement sa toute première victoire historique. A peine promulguée, la réforme du système de santé US retourne dans la zone de turbulences. Quatorze Etats américains ont entamé des procédures judiciaires pour contester l'imposition de cette réforme par l'administration de Washington. Selon les plaignants, c'est tout à fait contraire à la Constitution américaine. Toutefois, Barack Obama peut s'estimer heureux de ne pas être à la place de Gordon Brown, son fidèle allié britannique. Non pas parce que le Royaume-Uni a dû se résigner à expulser un diplomate israélien pour sa présumée implication dans l'affaire du Dubaïgate. Obama vient d'être confronté à une bien pire situation, Netanyahou refusant l'arrêt de la colonisation à Al Qods-Est. Si son hôte américain doit remercier le ciel pour l'avoir préservé d'un semblable sort que celui qu'est en train d'endurer Brown c'est pour une toute autre raison. Du moins, étrange. Car, au pays des Lords, tout n'est pas vraiment catholique. Piégés par la presse anglaise, trois ministres et une députée ont reconnu avoir monnayé leur influence au sein de Downing Street. Il y en un même un qui a eu le culot de se comparer à un taxi londonien qu'on loue le temps d'une balade au bord de la Tamise. Ainsi, toute personne cherchant à gravir les échelons via du lobbying à la carte, n'a qu'à contacter l'un de ces quatre hauts responsables de l'actuel gouvernement du travailliste Brown. Et c'est justement là où le bât blesse. A quelques semaines des législatives, le Premier ministre britannique ne s'attendait pas à ce qu'un scandale unique en son genre éclate au grand jour et éclabousse toute sa formation. Du pain béni pour leurs rivaux conservateurs, conduits pas James Cameron. En fin de compte, s'est-il dit, Brown n'est pas si terrible comme aiment bien le présenter les médias. Avec ses quatre travaillistes sans foi et sans loi, la route est-elle déjà toute tracée pour les conservateurs qui rêvent à conquérir le pouvoir ? Bien qu'il soit malmené par les sondages d'opinion, Gordon Brown aurait plus d'un tour dans son chapeau melon. Chose quasi sûre, la suspension des trois ministres du Labour risque de ne pas renverser complètement la vapeur en faveur du parti travailliste. Pour recouvrir l'excellence, le limogeage pur et dur de ces ministres (à louer aux alentours de 5000 livres par jour et pour services rendus) s'impose. Brown aurait beau frotter, il y a de ces parfums de scandale qui vous collent à la peau. Mauvais sort ou destin fatal, une société de sécurité britannique, Page Protective Services Ltd, à laquelle a été confiée la protection du personnel et des biens de l'UE à Kaboul, fait l'objet d'une enquête diligentée par Bruxelles. La société en question aurait sombré dans une sale magouille pour s'approprier le marché pour la modique somme de 27 millions d'euros. A croire qu'une malédiction est en train de s'abattre sur le Royaume-Uni ? Gordon Brown subirait en premier la foudre de ces pécheurs qui ne font que pour leurs poches.