Quelque 2000 habitants, des dizaines de constructions précaires, Tassefour est considérée comme l'une des communes les plus pauvres du pays. «Le budget prévisionnel de 2008 est de 3 milliards de centimes. Une misère pour une population qui vit dans une précarité extrême», révèle le P/APC Bouafia Yahia. «Sans aucun risque de me tromper, je dirai que le taux de chômage frôle les 80%», affirme-t-il en réponse à notre question. L'artère principale de Tassefour est en chantier. Des travaux de revêtement sont en cours. La voirie, l'éclairage public et le réseau d'AEP, dans un état de dégradation avancé, constituent une priorité pour les nouveaux élus. «Les habitants de Tassefour ne disposent d'aucune couverture sanitaire», nous interpelle Abdelkrim, 29 ans, chômeur. Aucun médecin n'assure les soins ou de simples consultations. «Le centre de santé a fermé ses portes quelques jours après avoir été inauguré», se souvient Touhami, élu FLN. Ce qui peut paraître banal dans une quelconque ville du pays, relève du luxe à Tassefour : un bain maure. «Les femmes enceintes accouchent encore sans assistance médicale, à l'ancienne, avec tous les risques que cela suppose», s'alarme un vieil homme, un ancien moudjahid qui ne manque pas d'évoquer les années pénibles du terrorisme. L'idéal serait, ajoute-t-il encore, de voir s'installer une sage-femme à Tassefour. Pas de pharmacie ni de cabinet médical dans une localité regroupant les deux tribus dominantes de la région : les Ouled Sidi Yahia et les M'hamid. Les pouvoirs publics promettent la construction d'une polyclinique et l'acquisition d'une ambulance. «Les besoins exprimés par la population sont incommensurables. Avec l'amélioration de la situation sécuritaire, les besoins sociaux se font pressants»", explique M. Bentabet qui parle d'une enveloppe financière de 2,5 milliards de centimes pour le lancement de travaux dit d'amélioration urbaine. Pour les notables de la région, les «efforts» de l'Etat n'ont curieusement eu aucun impact sur le terrain. Tassefour devrait bénéficier cette année encore de pas moins de 5 plans de «développement».