Construire vite et bien, est-ce possible en Algérie au vu des moyens de réalisation dont dispose le pays ? Cette question récurrente qui se pose depuis l'engagement des grands chantiers d'habitat, notamment depuis les années 1980, préoccupe encore les responsables du secteur de l'habitat et de la construction tant la qualité du bâti laisse à désirer, et sa fiabilité sujette à nombre de questionnements. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, n'est pas demeuré en reste de ses prédécesseurs en conviant, jeudi à Naâma, où il était en visite de travail, les intervenants dans le secteur de l'habitat et de la construction à œuvrer à la consécration de la qualité dans la réalisation des projets». Le ministre a expliqué que la démarche qualité devrait être conforme aux cahiers des charges définissant les critères modernes et les responsabilités des intervenants dans les opérations d'habitat à projeter. Compris autrement, ces constructions bâclées et ces immeubles d'habitation qui se dégradent quelques mois après leur livraison ne seront plus tolérés.La question aujourd'hui est de savoir si la rapidité d'exécution des programmes colossaux de l'habitat ne va pas nuire à la qualité des constructions ? M. Moussa n'est pas de cet avis. Pour lui, la solution réside dans la révision des moyens d'urbanisation, du foncier, le respect des normes de construction et l'exploitation des cumuls d'expérience acquis des programmes réalisés au titre du dernier quinquennat. A ce titre, on peut donc espérer que le programme de réalisation d'un million de logements au titre de l'actuel quinquennat devrait être concrétisé dans une cadence soutenue, soit la réalisation annuelle entre 220 000 et 250 000 unités. Cela impose forcément une mise à niveau des entreprises publiques et privées et leur professionnalisation, une exigence sur laquelle ne sauraient faire les entrepreneurs nationaux. Le temps du bricolage est à mettre désormais au compte des errements du passé.