Le 22e sommet arabe, le premier à se tenir en Libye sous le signe de la défense d'El Qods-Est face à Israël, s'est ouvert hier à Syrte avec la participation de plusieurs chefs d'Etat et souverains arabes dont le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La question de la colonisation israélienne à El Qods occupée figure en tête de l'ordre du jour de ce sommet qui examinera également des propositions relatives notamment à la gestion des différends interarabes et la réforme de la Ligue arabe. Les participants devraient adopter la position du comité de suivi de l'initiative arabe de paix qui exige l'arrêt de la colonisation à El Qods avant toute négociation entre Palestiniens et Israéliens. En effet, le comité de suivi de l'initiative de paix arabe qui s'est réuni vendredi soir à Syrte en présence du président palestinien, Mahmoud Abbas, du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, et du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, Cheikh Hamad Ben Jassim Ben Jaber Al Thani, a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour arrêter la colonisation. Le président palestinien a exclu des négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation à l'ouverture hier du sommet. «Nous ne pouvons pas tenir des négociations indirectes tant qu'Israël n'arrête pas totalement ses activités de colonisation à Jérusalem et ne mette pas fin à sa politique du fait accompli», a dit M. Abbas devant les dirigeants arabes. Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé hier à Syrte les pays arabes à soutenir les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, estimant que de tels pourparlers devraient aboutir à une solution avec Jérusalem comme capitale de deux Etats. «Je vous exhorte à soutenir les efforts (des Etats-Unis) pour engager des pourparlers indirects et des négociations directes» entre Palestiniens et Israéliens, a déclaré M. Ban à l'ouverture du sommet de la Ligue arabe. «Mon message à vous, c'est que, quelles que soient nos préoccupations, il n'y a pas d'autres alternatives à des négociations pour une solution de deux Etats» palestinien et israélien, a-t-il dit. «Notre objectif commun doit être de résoudre toutes les questions relatives au statut final (d'un accord sur un futur Etat palestinien) dans les 24 mois», a-t-il rappelé. M. Ban a de nouveau condamné les projets de colonisation israélienne dans le secteur oriental de Jérusalem, annexé par l'Etat hébreu après 1967. Pour sa part, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que considérer Jérusalem comme la capitale indivisible de l'Etat hébreu, comme le font les Israéliens, est une «folie». Les Israéliens ont «dit que Jérusalem unifiée est la capitale d'Israël. C'est une folie et ceci ne nous engage absolument pas», a déclaré M. Erdogan. «Jérusalem est la prunelle des yeux du monde musulman (...) et on ne peut accepter aucune atteinte israélienne à Jérusalem et aux lieux Saints musulmans», a-t-il expliqué à l'ouverture du sommet.