Un sommet de la Ligue arabe, le premier à se tenir chez le numéro un libyen Mouammar Kadhafi, s'est ouvert, hier à Syrte, sous le signe de la défense de Jérusalem-Est face à Israël. Le sommet, qui devait s'ouvrir en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, doit adopter une position commune demandant le gel des nouveaux projets de colonisation israélienne dans le secteur oriental de la Ville sainte. Le président de la République, son excellence M. Abdelaziz Bouteflika, était présent à ce 22e Sommet arabe, parmi tant d'autres chefs d'Etat et souverains arabes. En effet, il était question de la colonisation israélienne à El Qods occupée, ainsi que l'étude des propositions relatives notamment à la gestion des différends inter-arabes et la réforme de la Ligue arabe. Les dirigeants présents à ce 22e Sommet arabe, appelé "sommet du soutien à la résistance d'El Qods occupée", devaient adopter la position du comité de suivi de l'initiative arabe de paix qui exige l'arrêt de la colonisation à El Qods avant toute négociation entre Palestiniens et Israéliens. A cette occasion, l'Emir de l'Etat du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-thani, qui a remis la présidence du sommet au guide la Djamahiria libyenne, le Colonel Mouammar El Gueddafi, a proposé dans une allocution la constitution d'un haut comité de liaison placé sous l'égide du président du sommet. Ce comité aura pour mission de faire des propositions à même de résoudre la crise de l'action arabe commune. "L'action arabe commune est confrontée à une crise arabe aiguë qu'on ne peut ignorer", a-t-il indiqué. Par ailleurs, "il ne faut pas se leurrer, ni tromper nos peuples, nous n'acceptons pas également de présenter au sommet arabe ni à la nation un rapport sur les réalisations du Conseil ministériel, sachant à l'avance que les résultats ne seront pas satisfaisants", a-t-il affirmé. En plus, "on ne peut pas faire endosser la responsabilité aux autres. Il est inutile de prendre des décisions dans un contexte de crise globale entravant l'action arabe commune notamment en ce qui concerne la question d'El Qods et d'El Aqsa", a-t-il souligné. En outre, le Colonel El Gueddafi a, de son côté indiqué que "le citoyen arabe attend des dirigeants arabes des actes et non pas des paroles" et "que le sommet ne prendra aucune décision qui sera rejetée par ce citoyen". Les dirigeants arabes, a ajouté le Guide de la Révolution libyenne, "font face, dans ce sens (...) à des défis inédits. Nous essayons d'oeuvrer conformément aux aspirations arabes et nous sommes obligés d'avancer". De plus, il y a lieu de noter que le sommet de Syrte se tient en présence des Premiers ministres turc et italien, du ministre espagnol des Affaires étrangères, du président de la commission africaine, du secrétaire général de l'OCI, du secrétaire général de l'ONU, ainsi que plusieurs responsables internationaux et régionaux. Aussi, huit dirigeants arabes sont absents à ce sommet. Il s'agit des dirigeants saoudien, marocain, libanais, émirati, omanais, irakien, bahreïni et égyptien. A titre de rappel, jeudi dernier, les ministres arabes se sont mis d'accord sur un plan d'aide de 500 millions de dollars aux Palestiniens de Jérusalem, qui doit être formellement accepté lors du sommet. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a encore assuré, vendredi, que la politique d'Israël concernant Jérusalem demeurerait inchangée, au lendemain de son retour d'une visite tendue à Washington qui n'a pas permis de régler la crise avec l'administration de Barack Obama. Par ailleurs, Israël avait donné le 9 mars son feu vert à un projet de construction de 1600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est annexée. Cette annonce, en pleine visite de vice-président américain Joe Biden, avait provoqué un tollé chez les Palestiniens et au sein de la communauté internationale. Adepte des coups d'éclats lors des sommets arabes auxquels il a pris part, le colonel Kadhafi va également tenter de s'octroyer plus de pouvoirs durant son mandat à la présidence de la Ligue arabe. Pour conclure, Tripoli a expliqué vouloir "un rôle actif de la présidence du sommet entre deux réunions, lui permettant de diriger le travail au sein du secrétariat général de la Ligue arabe".