La wilaya de Bordj Bou Arréridj a enregistré un bond important en matière d'emploi. Le dispositif de l'Etat relatif à la promotion de l'investissement et à l'emploi de jeunes a été pour beaucoup dans cet exploit. La wilaya peut être considérée comme un modèle de réussite de ce dispositif. Mais les responsables locaux ne se sont pas contentés des possibilités de ce dispositif. Ils en ont profité pour exploiter les richesses de la wilaya pour augmenter le bilan qui ne peut être que flatteur. La position stratégique de la région, le dynamisme de la population et les atouts économiques disponibles ont créé un tissu industriel qui a permis de créer des richesses et surtout des emplois. Dans cette dynamique, l'agence de wilaya de l'Anem a joué un rôle essentiel. Comme il s'agit essentiellement de privés, la souplesse de sa direction et de sa disponibilité ont été à la hauteur des attentes des industriels et de leurs besoins. Les investissements de la région sont diversifiés et surtout de taille moyenne. Ils nécessitent une main-d'œuvre qualifiée et mobile. L'Anem, grâce à un fichier sans cesse mis à jour, pourvoit la demande exprimée quotidiennement. Les jeunes qui se sont rendu compte du rôle de l'agence s'y rendent continuellement au point de provoquer des perturbations dans la bonne marche de la structure. Les agents font montre alors de tact et d'arguments persuasifs sur le respect des exigences de l'offre. L'équilibre entre cette dernière et la demande donne à l'Anem une fonction de trait d'union qui n'est pas facile à assumer. Mais elle est très utile. Ce contact permanent avec les deux parties permet à la structure de faire passer le message de l'Etat sur les facilités accordées aux employeurs qui recrutent le plus de chômeurs. Dans le jargon des agents, leur tâche se limite au placement qui représente leur ultime satisfaction. Justement, pour l'année 2009, l'agence a enregistré 29 608 demandes. L'offre des investisseurs a été de 8628 postes. La majeure partie de cette création d'emploi provient du privé national avec un taux de 68%. 25% viennent des entreprises étrangères, essentiellement l'entreprise chinoise Cetic CRCC et la japonaise Coojal en charge de l'autoroute est ouest. Le secteur public a offert des postes à hauteur de 7%. Malheureusement, 135 postes sont restés vacants pour absence de qualification. La question de l'adéquation de la formation avec le marché est plus que jamais d'actualité. Cela a amené l'Etat à lancer dans le même dispositif une convention cadre entre les deux secteurs destinée à la catégorie des 16-20 ans pour favoriser les métiers déficitaires, comme la topographie, très demandée. Bien sûr, la demande reste importante. Ce qui a amené les responsables de l'agence à orienter les chômeurs vers la formule DAIP qui encourage également les entreprises à intégrer les jeunes contractuels. Près de 4000 demandeurs ont été placés dans ce cadre. La moitié d'entre eux sont sans niveau. Les diplômés sont nombreux avec un taux de 38%. Changement à la direction du secteur Cette dynamique se poursuit cette année avec 814 personnes placées sur une demande de l'ordre 2199 rien que pour les mois de janvier et de février. La création de la nouvelle ville industrielle de Mechta Fatima avec des capacités de création d'emploi de plus de 20 000 postes devra donner un coup d'accélérateur. L'expérience de l'agence de wilaya de l'Anem sera capitale pour gérer ce dossier. Cette expérience n'a pas échappé aux responsables centraux qui ont décidé de promouvoir le directeur d'agence, Slimane Zekri, au poste de directeur de l'emploi au niveau de la wilaya de Djelfa. Les capacités managériales et le sens de la communication de ce genre de cadre ont été pour beaucoup dans le succès de la structure. Cette promotion n'a pas été la seule. Amar Mouhoub, chef de service à la direction de wilaya de Bordj Bou Arréridj, a été également promus au poste de directeur de l'emploi à Béjaïa. L'expérience de ce vieux routier du secteur a été décisive dans cette nomination qui n'a étonné personne. Le bouleversement ne s'est pas arrêté là. Le premier responsable du secteur, Mokhtar Chaâlal, à lui aussi quitté la wilaya. Sans doute fatigué par tous les efforts fournis durant sa carrière, il a passé 7 ans au niveau de la région, il a demandé à partir en retraite. Assurément, le visage du secteur devra changer avec ces départs. Justement, le nouveau directeur de la wilaya a été installé cette semaine par le wali de Bordj Bou Arréridj.