«Toute entreprise, qu'elle soit publique ou privée, sera sanctionnée si un retard dans les travaux qui lui sont confiés est constaté», a averti hier le ministre des Travaux publics. Amar Ghoul a décidé de changer de ton avec les entreprises qui ont obtenu des marchés de réalisation d'infrastructures routières, du moins avec la plupart d'entre elles. Lors d'une visite de travail et d'inspection effectuée hier dans la capitale, le ministre a montré son mécontentement au niveau de chantiers inspectés. «Même si les projets ont avancé, je suis insatisfait du rythme des travaux», a-t-il déclaré en visitant le chantier d'aménagement du carrefour de Dergana. Le ministre fera les mêmes réflexions aux responsables du chantier d'aménagement du carrefour situé à mi-chemin entre Chéraga et El Karia. En effet, M. Ghoul n'a pas caché sa colère contre l'entreprise en charge du projet. C'est à partir de cet endroit qu'il a appelé les patrons des entreprises à la tête de projets dans la wilaya d'Alger d'accélérer la cadence, particulièrement avant l'avènement de la saison estivale, en les exhortant à opter pour le système de brigade et de travailler durant les week-ends. Autrement dit, «il faut travailler sept jours sur sept», a-t-il explicité. Dans la foulée, il a affirmé que «dorénavant, tous les projets doivent être achevés dans la semaine ou les dix jours à venir», tout en ajoutant que «si les entreprises ne respectent plus les délais, il n'y aura plus concessions, et elles seront sanctionnées si besoin est». Répondant à une question sur la nature des sanctions envisagées, le ministre des Travaux publics pense à la résiliation et, au pire, au classement des entreprises «incompétentes» dans un fichier pour qu'à l'avenir elles soient interdites de soumission dans les marchés publics. Il est toutefois utile de préciser qu'Amar Ghoul ne met pas toutes les entreprises dans le même panier. Il a tenu à souligner, en voyant le taux d'avancement «très appréciable» au niveau de la nouvelle route menant de Chéraga à Tessala El Merdja, qu'«il existe des entreprises respectables qui suivent la réglementation, et sont également ponctuelles». En quittant Sidi Moussa où il a inspecté le dédoublement de la RN 14, et tout juste après l'inspection de l'aménagement du carrefour de Bab Ezzouar, il évoqué les exemples de retard de livraison de projets dus au délogement des familles habitant sur les tracés des plans, lequel délogement n'a pas encore eu lieu. «Nous rencontrons parfois des contraintes, comme le cas des résidants jouxtant le carrefour de Kahouet Chergui qui n'ont pas encore déménagé». Protection du littoral Lors de la première étape de sa visiste au port de plaisance de Djemila (ex-La Madrague), le ministre a insisté sur le point relatif à la protection du littoral et ce, grâce aux infrastructures portuaires, à l'image du futur projet du renforcement de la jetée de Kheir-Eddine et de Mustapha. Le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger a, dans le même sillage, avancé la somme de 11 milliards DA qui sera allouée à ce genre de projet dans le cadre du plan quinquennal en cours. S'agissant des points noirs de la circulation au niveau de la capitale, Amar Ghoul a estimé que ce problème est du ressort de plusieurs secteurs. Plus de 2 millions de véhicules traversent Alger quotidiennement, alors que la capacité d'accueil de la ville avoisine les 100 000 voitures seulement.