Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a réuni, hier au cercle de l'armée, les dirigeants des entreprises des travaux publics, les experts et les directeurs centraux, ainsi que les responsables des structures locales autour du thème de la consolidation de l'outil national de réalisation. A l'occasion, il a présenté la nouvelle feuille de route de son département. Les pouvoirs publics veulent, entre autres, booster les entreprises publiques et privées. En effet, le premier responsable du secteur a dévoilé lors de cette rencontre de concertation et de coordination les nouvelles mesures adoptées en faveur du développement des travaux publics. En présence du secrétaire national chargé de l'organique au sein de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Salah Djenouhat, et du président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Merakech, Amar Ghoul a annoncé la finalisation d'un nouveau texte de loi portant sur l'organisation du secteur des travaux publics qui sera soumis à débat, de nouvelles dispositions d'organisation des marchés des travaux publics, la formation de ressources humaines des entreprises publiques et privées, ainsi que les nouvelles technologies en vogue dans le monde des travaux publics. «Le ministère veut développer les relations avec les entreprises algériennes afin de les préparer à prendre en charge les différents projets inscrits dans le programme de développement 2010-2014. Nous voulons aussi améliorer le fonctionnement de nos entreprises pour s'adapter aux normes internationales en la matière», a tenu à souligner le ministre des Travaux publics lors de l'allocution inaugurale. Selon les déclarations du ministre, l'Etat est prêt à prendre en charge les formations des ressources humaines en Algérie et à l'étranger, ainsi qu'à contribuer au partenariat public-privé. «Nous avons 3000 projets à réaliser et une enveloppe financière de 2000 milliards de dinars. Il faudrait être au diapason des attentes des citoyens algériens, à défaut de disparaître face à la concurrence étrangère. Il faut changer les mentalités et travailler selon les normes internationales 24h/24 et 7j/7. Les congés sont également réglementés, pas de repos avant et après l'Aïd», a affirmé hier le ministre, offusqué par le niveau des entreprises algériennes qui se lamentent du fait du choix de sociétés étrangères pour la réalisation des projets publics. Le premier responsable du secteur des travaux publics a présenté un bilan des réalisations depuis 2003. Le nombre de bureaux d'études est passé de 100 en 2003 à 650 en mai 2009, alors que le chiffre des sociétés algériennes de la catégorie 1 à 4 actives dans le secteur a évolué de 632 en 2005 à 3400 en mai 2009. Quant aux entreprises classées dans les catégories 5 à 9, le nombre est passé de 164 en 2005 à 600 en mai 2009. Les postes d'emploi créés s'élèvent à 500 000 durant cette période. Le ministère des Travaux publics souhaite désormais spécialiser les entreprises dans des secteurs d'activités ciblés, notamment l'entretien des routes et des infrastructures, les équipements des travaux publics, la signalisation et dans le domaine portuaire. «Nous avons constaté que le gros des entreprises sont spécialisées dans la réalisation. Nos bureaux d'études devraient aussi s'intéresser à l'expertise et au contrôle, des segments importants. Nous voulons que nos entreprises se spécialisent dans l'aménagement des surfaces et dans les nouvelles technologies des travaux publics.» S'agissant de la loi-cadre des travaux publics, le ministre estime qu'elle s'impose vu la multitude des projets lancés et ceux en perspective. «Chaque intervenant devra assumer son rôle», a-t-il expliqué. Les travaux de la rencontre nationale sur la consolidation des outils de réalisation se sont poursuivis à huis clos. Ils ont été scindés en deux ateliers, un dédié aux entreprises publiques et l'autre aux sociétés privées. Les recommandations et propositions seront transmises au ministre pour prendre les décisions qui s'imposent.