Comme prévu et annoncé depuis plusieurs jours, les travailleurs des communes ont entamé hier leur grève cyclique de deux jours. Le débrayage initié pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie par le syndicat national des fonctionnaires des communes affilié au Snapap «revendique l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs communaux». Le premier jour du débrayage a été marqué par une participation mitigée au mouvement de grève. Cela est dû, selon le premier responsable du syndicat, à la volonté de réprimer la grève en raison des fortes pressions exercées par les responsables communaux sur les travailleurs. «La grève a été entamée malgré les fortes pressions, intimidations et menaces exercées par les responsables des communes et les forces de sécurité sur les travailleurs. Beaucoup de fonctionnaires ont été menacés de se faire radier de leur poste s'ils font grève. Certains P/APC ont empêché le suivi de cette grève sous prétexte qu'elle est illégale et d'autres ont carrément interdit aux travailleurs d'observer la grève», a affirmé Ali Yahia, président du bureau national du syndicat. Cette situation dure, selon notre interlocuteur, depuis plusieurs jours. «Les fonctionnaires ont été soumis à des interrogatoires des services de sécurité et ont subi des menaces de la part de leurs responsables hiérarchiques avant même d'observer cette grève. Tout a été tenté pour les empêchés de participer», a-t-il encore ajouté. Les premiers taux de participation établis par le syndicat à travers les wilayas font état d'un suivi assez important. 100% à Béjaïa et 30% à Alger Le suivi a été estimé à 95% à Annaba, 100% à Béjaïa, 70% à Tlemcen et Tizi Ouzou, 50% à Oran, 30% à Alger et Guelma et 13% à Chlef. «C'est à Alger que nous avons observé une plus grande pression exercée sur les travailleurs», a-t-il encore ajouté. Notre interlocuteur affirme qu'il n'a perçu aucune réaction des ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales et du Travail. Le syndicat n'a pas été saisi par la justice. «Aucune réaction officielle n'a été enregistrée depuis que nous avons déposé les préavis de grève. De même de la part de la justice qui n'a envoyé aucune convocation aux membres du syndicat ou signifier une quelconque illégalité du mouvement», a-t-il encore ajouté. Ali Yahia a tenu à rendre hommage aux travailleurs ayant poursuivi ce mouvement en dépit de toutes les menaces prononcées. Le secrétaire national du syndicat des communes affirme que le mouvement va être endurci dès la deuxième semaine du mois d'avril. «Si la situation persiste et qu'aucune réaction n'est enregistrée, nous allons observer trois jours de grève cyclique à partir de la deuxième semaine du mois d'avril pour imposer un changement. La plate-forme de revendications des agents communaux porte sur l'augmentation des salaires des travailleurs, l'abrogation de l'article 87 bis, l'intégration des travailleurs contractuels, la promulgation du statut de la corporation et du régime indemnitaire, le maintien du système de retraite et des libertés syndicales.