C'est demain qu'entament près de 500 000 fonctionnaires des communes une grève cyclique de deux jours. Ce mouvement connaîtra un durcissement à partir de la deuxième semaine d'avril en observant trois jours de grève chaque mois. Cette action vise à geler toutes les activités au niveau des communes. Elle concerne les travailleurs des services administratifs et techniques. «Tous les fonctionnaires des différents services des APC seront touchés par cette grève qui sera maintenue dans l'objectif de faire entendre nos revendications socioprofessionnelles et inciter les pouvoirs publics à prendre les mesures adéquates pour les satisfaire», a expliqué Yahia Ali, président du bureau national du syndicat. L'appel à ce débrayage a été lancé le 13 mars par le bureau du conseil national du secteur des communes, affilié au Snapap. Le mot d'ordre a été maintenu par le syndicat qui appelle les travailleurs à un suivi massif de cette action. «Le mot d'ordre de grève a été maintenu. Le débrayage sera entamé demain puisque nous n'avons eu aucune réponse de la part des deux départements ministériels concernés, en l'occurrence les ministères de l'Intérieur et du Travail suite au dépôt du préavis de grève il y a plusieurs semaines», a affirmé M. Yahia. Plusieurs revendications socioprofessionnelles sont évoquées par notre interlocuteur pour expliquer les motifs de cette grève. La première revendication concerne les rémunérations des travailleurs des communes, qui restent en deçà des attentes. «Le plus haut salaire du cadre de l'APC ne dépasse pas les 30 000 DA. Certains employeurs touchent 9000 DA alors qu'ils sont en poste depuis plus de 20 ans. Ce sont des salaires dérisoires, complètement loin de la réalité sociale et du coût de la vie, devenue de plus en plus insupportable pour ces milliers de travailleurs», a expliqué M. Yahia. Dans sa lancée, le premier responsable du syndicat évoque la nécessité d'abroger l'article 87 bis du code du travail. «Il est absolument nécessaire d'abroger cet article. Le SNMG a été relevé à 15 000 DA alors que des milliers de fonctionnaires continuent de percevoir un salaire indécent de moins de 9000 DA en raison de cet article qui définit le SMIG comme accumulation du salaire de base et des indemnités», a-t-il ajouté. M. Yahia évoque également le cas des contractuels «très récurent» et réclame à travers le débrayage de demain la régularisation de leur situation. 20% sont des contractuels «Le nombre des fonctionnaires contractuels représente 20% de l'effectif global. La majorité d'entre eux sont des jeunes employés dans le cadre du filet social, du préemploi et autres dispositifs d'aide à l'emploi initiés par l'Etat, qui ont amplement généralisé l'emploi précaire. Ces jeunes perçoivent des salaires de 3000 DA et n'ont aucun droit comme travailleurs vu que leur occupation est provisoire. Cette situation dure depuis plusieurs années. Il y a des jeunes employés dans le cadre du filet social depuis 20 ans sans qu'ils ne soient permanisés. C'est une situation anormale qu'il faut revoir en se référant à la loi. C'est pour cela que nous demandons à ce qu'ils soient intégrés dans leurs postes», a-t-il encore ajouté. Le statut du personnel des communes fait partie des revendications exprimées par le syndicat. «Nous n'avons pas de statut. Le ministre de l'Intérieur a annoncé, à maintes reprises, qu'il est prêt et n'attend qu'à être appliqué, mais nous n'avons encore rien vu. Nous demandons à connaître le contenu de ce statut et d'avoir un droit de regard avant sa promulgation de façon à pouvoir apporter des modifications avant qu'on soit mis devant le fait accompli», dira-t-il. La promulgation du régime indemnitaire, le maintien du système de retraite actuel et la préservation des libertés syndicales, dont la liberté à la grève, font partie des revendications du syndicat des travailleurs des communes.