Les Américains ne sont pas prêts à lâcher le secteur de l'énergie. Hormis les hydrocarbures, les énergies renouvelables et le nucléaire sont de nouvelles cibles. Pratiquement toutes les délégations américaines ayant séjourné en Algérie étaient conduites par des responsables de firmes pétrolières. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, prend part aux travaux du forum algéro-américain de l'énergie du 2 au 6 du mois courant. Accompagné d'une délégation de son secteur, il s'entretiendra à l'occasion avec les responsables de compagnies pétrolières américaines. La volonté des deux pays d'intensifier leur partenariat dans le domaine énergétique s'est affichée depuis longtemps, même si depuis 2008 les Etats-Unis voulaient s'orienter vers des domaines hors hydrocarbures comme l'aviation, les finances, l'habitat et la construction, les technologies de l'information, les ressources en eau et les énergies renouvelables. Le groupe Anadarko, deuxième firme américaine, compte devenir leader sur le marché algérien puisqu'il est le principal investisseur dans le secteur et le principal producteur. Le groupe, dont la capacité de production a atteint les 300 000 barils/jour, est considéré comme le plus grand producteur étranger en Algérie, avec un investissement de plus de 4 milliards de dollars dans plusieurs champs à l'instar de Hassi Berkine. Il compte augmenter sa part de production de pétrole d'ici 2011 et 2012 avec un investissement estimé à 3 milliards de dollars dans le sud-est algérien en collaboration avec Sonatrach. Les estimations tablent sur une capacité de production d'environ 220 000 barils/jour. Sonatrach est associée à hauteur de 6% dans le capital du groupe dont le siège se trouve à Houston (Texas), après avoir été partenaire avec une part de 11%. Une baisse engendrée suite à l'instauration de la taxe sur les superprofits des compagnies étrangères. Plusieurs projets en commun L'Algérie est le deuxième partenaire des Etats-Unis dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (Mena). Une cinquantaine d'entreprises américaines activent sur le marché algérien. L'Algérie demeure l'un des principaux fournisseurs en pétrole et gaz des Etats-Unis, avec 721 000 barils/jour de pétrole exportés et la fourniture d'environ 5% de ses besoins en GNL. Au plan de la coopération gazière, les deux pays travaillent au développement de nombreux projets, notamment dans la distribution. L'industrie gazière algérienne est intéressée par l'augmentation de ses parts sur le marché américain pour les porter à hauteur de 20% d'ici à 2015 et devenir ainsi un des premiers fournisseurs des Etats-Unis en la matière. Les firmes américaines comme Exxon et Mobil ciblent le projet de construction de la grande raffinerie de Tiaret. Dans le domaine de l'énergie électrique, General Electric a décroché en mai 2007 deux des cinq projets de réalisation de centrales électriques en Algérie (projets d'Alger et Annaba) et s'est impliquée dans la réalisation de l'unité de dessalement d'eau de mer du Hamma (Alger). Aussi, Algerian Energy Company (AEC) a déjà lancé plusieurs projets en partenariat avec des spécialistes américains (Black and Veatch). Le volume des échanges commerciaux est l'autre indice de développement de la coopération entre les deux nations. Il a atteint 21 milliards de dollars en 2009.