Les amoureux du quatrième art ont eu le plaisir de savourer, encore une fois Le Foehn une production théâtrale présentée par le Théâtre régional de Béjaïa dans le cadre de «Carte blanche aux théâtres régionaux» organisée par le TNA. Le théâtre national a, en effet, vu le passage, du 1er au 6 avril 2010, de cinq productions théâtrales. Par le biais de cette «Carte blanche», le TRB a rendu hommage à Mouloud Mammeri en présentant Le Foehn. L'histoire se passe durant la bataille d'Alger en 1957, où Tarik, un jeune «fidaï» algérien se prépare pour un attentat contre un colon, commandant de l'armée française. Malheureusement, l'attentat fut déjoué et Tarik arrêté et torturé. Il reste, cependant, muet. Défendu par les uns et accusé par les autres, il fut finalement condamné à mort. Une fin triste et émouvante à la fois d'une pièce théâtrale où la colère, la violence et la bravoure se mêlent et se confondent avec un petit soupçon d'humour dans ce monde de guerre et de sang. Influencé par le «drame humain» de W. Shakespeare, le metteur en scène Djamel Abdelli, a marqué la pièce par cette tonalité humoristique très subtile. «Des passages hilarants qui marquent un moment d'aération où le public se relâche et souffle, une tragédie mêlée à de l'humour», dira-t-il. Des comédiens ayant du punch La pièce est un mixage merveilleux additionné au «punch» des comédiens qui ont impressionné les fans du théâtre. Des comédiens qui, bien qu'ils se soient retrouvés récemment, dans la peau d'animaux amusants dans une autre pièce, sont restés crédibles. En effet, quelques jours auparavant, les mêmes comédiens, dont Nassim Mohbed, Abdelaziz Hammachi, Amel Z. Belkacem et Kamel Chamak ont amusé les enfants qui se sont délectés de La vraie force, une pièce relatant l'histoire d'une grande amitié entre quatre amis (un chien, un âne, un coq et un lapin). Des amis vivant paisiblement dans une forêt, jusqu'au jour où de vilains renards arrivent et veulent s'emparer des quatre amis. Enfin, tout était là pour une ambiance bon enfant. Le TRB clôture cette semaine «Carte blanche» avec la représentation de la pièce Les vigiles de Omar Fetmouche, adaptée du roman de Tahar Djaout. Une pièce qui raconte l'histoire d'un voyage «hors du commun» où le protagoniste connaîtra cette frontière effroyable entre les ténèbres et la lumière, entre l'élan et l'anéantissement. Un voyage qu'il a connu lorsqu'il a été ligoté par ses propres compagnons d'armes. Cette production qui a eu le prix de la meilleure présentation théâtrale dans la précédente édition du Festival national du théâtre professionnel, se veut une toile contre le prosaïsme et la sottise humaine. Enfin, ces journées théâtrales s'achèvent avec des projections vidéo qui représentent les activités artistiques du Théâtre régional de Béjaïa.